Démission de Liz Truss : ces noms qui circulent déjà pour la remplacer

LONDON, ENGLAND - OCTOBER 19: Prime Minister Liz Truss leaves 10 Downing Street on October 19, 2022 in London, England. Liz Truss faces her third PMQs as Prime Minister against a backdrop of discontent in the Conservative party and an all-time low personal popularity rating. (Photo by Rob Pinney/Getty Images)

ROYAUME-UNI - Fin de course pour Liz Truss. La Première ministre britannique a annoncé sa démission ce jeudi 20 octobre après seulement 43 jours à la tête du gouvernement, battant ainsi le record historique du mandat le plus court à ce poste. En moins de deux mois, elle a dû faire face à une grave crise économique et une situation politique des plus tendues, au point de devoir changer de ministre des Finances et de voir sa ministre de l’Intérieur démissionner.

Lors de l’annonce de sa démission, Liz Truss a précisé qu’un nouveau scrutin interne aurait lieu au sein de la majorité « d’ici à la semaine prochaine » pour la remplacer. En effet, le nouveau Premier ministre britannique sera désigné d’ici au vendredi 28 octobre par le Parti conservateur au pouvoir, a annoncé jeudi un responsable de la majorité, Graham Brady. Ceci alors que le processus de sélection de Liz Truss par les quelque 170.000 adhérents du parti au pouvoir avait pris deux mois après le départ de Boris Johnson.

Depuis plusieurs semaines en coulisse, de nombreux noms circulaient déjà pour remplacer la cheffe du parti conservateur.

Le retour de Boris Johnson ?

Premier nom et non des moindres : un certain Boris Johnson. Comme le souligne le Guardian dans un article consacré aux différents prétendants en cas de départ précoce de Liz Truss, l’ancien Premier ministre fait presque figure de favori parmi les noms évoqués.

De plus, « BoJo » conserve au sein du parti conservateur une bonne partie de soutiens qui n’ont pas digéré son départ du N° 10, jugé injuste et uniquement basé sur les scandales ayant défrayé la chronique l’année passée durant la pandémie de Covid-19.

Le Guardian note que cette frange de soutien ne pourrait que grossir au vu de la perte de confiance express du parti conservateur dans son actuelle Première ministre. Le Financial Times soulignait encore récemment d’ailleurs que Truss a sacrifié son ancien ministre des Finances Kwasi Kwarteng « dans un pari pour sauver » sa tête à Downing Street mais que « la seule chose qui unit le parti (conservateur) est le manque de confiance en Truss » .

L’expérience de l’ancien maire de Londres pourrait ainsi jouer en sa faveur, même si le retour de Boris Johnson serait probablement vécu comme une bonne nouvelle par les partis d’oppositions : « Aussi doué soit-il en tant que politicien, (Boris Johnson) pâtit d’une image ternie et détestée par une grande partie du pays, et fait toujours l’objet d’une enquête officielle (au sujet des fêtes à Downing Street, ndlr) », observe à juste titre le Guardian. Selon le Times, ce 20 octobre, Boris Johnson prévoirait de se présenter.

Rishi Sunak, la voie bis ?

Si le nom de Boris Johnson circule de manière insistante, l’idée d’un retour rassurerait peut-être sur le plan économique mais fragiliserait encore davantage le parti conservateur.

C’est pour cette raison que de nombreux observateurs regardent ailleurs en quête d’un nouveau visage pour faire oublier les premières semaines de Liz Truss, dont le récent revirement sur l’économie n’a que peu convaincu et rassuré au sein de son clan politique.

Pour lui succéder, impossible de ne pas citer Rishi Sunak, adversaire de Liz Truss dans la récente course à Downing Street et proche de Jeremy Hunt, tout juste choisi pour occuper le poste de ministre des Finances. Un contexte favorable pour l’ancien Chancelier de l’Échiquier de « Bojo », qui observe silencieusement les faux pas de Truss depuis son arrivée.

D’autant plus que le revirement de Liz Truss sur sa promesse de campagne de maintenir l’impôt sur les sociétés à 19 % semble donner raison à son récent adversaire, lui qui jugeait risqué de réduire trop d’impôts trop vite au vu de la situation économique du pays. Favori des bookmakers ce jeudi 20 octobre et rassurant, il a toutefois été rattrapé l’été dernier pour des affaires de taxes dont sa femme, multimillionnaire, ne s’est pas acquittée.

Penny Mordaunt et Ben Wallace en embuscade

Rishi Sunak pourrait également s’associer à Penny Mordaunt, arrivée en troisième position dans la course à Downing Street, pour rassurer un maximum de membres du parti, comme l’indique le Guardian. « Soit c’est Rishi en Premier Ministre et Penny comme vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères, soit c’est Penny Première ministre et Rishi ministre des Finances », prévoit déjà un député interrogé par le Times sous couvert d’anonymat.

D’ailleurs, cette même Penny Mordaunt fait elle aussi l’objet de discussions, considérée comme une candidate potentielle. Jugée comme une « figure plus consensuelle du conservatisme » par le Guardian, celle qui occupait la deuxième place derrière Sunak jusqu’à l’envolée de Liz Truss pour remporter le vote des députés conservateurs, fait maintenant figure d’outsider.

Derniers noms glissés çà et là par les observateurs, ceux de Michael Gove et de Ben Wallace, deux profils différents : le premier est resté dans l’ombre de Boris Johnson et a subi deux échecs pour devenir Premier Ministre tandis que le second profite déjà d’une position de choix en tant que secrétaire d’État britannique à la Défense depuis 2019. Conservé à ce poste par Truss dans le contexte de la guerre en Ukraine, Ben Wallace navigue sans broncher depuis plus d’un mois malgré la tempête que traverse actuellement le gouvernement.

Jeremy Hunt renonce à la course au pouvoir

Ministre des Finances depuis vendredi 15 octobre, le nouveau chancelier de l’Échiquier a semblé depuis être celui qui tenait les rênes du pouvoir, tant Liz Truss était affaiblie. C’est lui qui a annoncé lundi le spectaculaire revirement consistant à revenir sur la quasi-totalité des mesures fiscales du gouvernement Truss qui ont créé la panique sur les marchés.

Cet ancien ministre des Affaires étrangères de 55 ans, expérimenté mais jugé peu charismatique, a pourtant assuré récemment à la BBC qu’après deux échecs, en 2019 puis cet été, il ne souhaitait pas se lancer dans une course au pouvoir.

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