Déficit public : pourquoi les objectifs affichés ne sont jamais atteints

Le président Emmanuel Macron et le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, à l'Élysée, à Paris, le 10 mars 2023.  - Credit:Kin Cheung/AFP
Le président Emmanuel Macron et le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, à l'Élysée, à Paris, le 10 mars 2023. - Credit:Kin Cheung/AFP

Le déficit public français sera-t-il ramené à 2,7 points de PIB en 2027 ? C'est en tout cas l'objectif affiché par la loi de programmation des finances publiques (LPFP) qui définit la trajectoire pluriannuelle des finances publiques jusqu'à cette date et qui a finalement été adoptée le 29 septembre, après avoir été retoquée par l'Assemblée nationale en décembre 2022.

On peut sérieusement en douter. En effet, de 2012 à 2021, aucune des cinq premières LPFP n'a atteint ses objectifs de réduction du déficit public et la crise du Covid-19, en 2020, n'a fait qu'aggraver les choses puisque le déficit public est encore attendu à 4,9 % en 2023, bien au-delà du seuil de 3 %. En conséquence, la dette publique atteint 110 % du PIB, un niveau supérieur à la moyenne des pays de la zone euro et bien supérieur à celui de l'Allemagne.

 - Credit: ©  Haut Conseil des finances publiques (septembre 2023)
- Credit: © Haut Conseil des finances publiques (septembre 2023)

Trajectoires de dette publique en zone euro (en points de PIB). © Haut Conseil des finances publiques (septembre 2023)
Cette fois-ci, assise sur des hypothèses de croissance que le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) estime trop optimistes, la LPFP 2023-2027 prévoit, une fois encore, une décrue progressive du déficit, alors même que le poids de la charge d'intérêts va s'alourdir considérablement sur la période du fait de la remontée des taux d'intérêt.

Prévision de baisse de dépenses jamais vue

Ce sont surtout les prévisions de dépenses de la LPFF qui sont irréalistes. Hors charges d'intérêts, elles seraient quasi stables en volume sur l [...] Lire la suite