La découverte tardive de l'existence des pharaons noirs, ces monarques venus de Nubie

Nous sommes au premier millénaire avant J.-C., à la fin du Nouvel Empire. L’Égypte des pharaons est en proie au chaos le plus total. Ramsès XI, le dernier pharaon de la XXe dynastie fait face à d’incessants raids provenant de Libye et de la Méditerranée, tandis que le puissant clergé d’Amon de Thèbes lui conteste le pouvoir. Au cours des décennies qui suivent, l’autorité centrale s’effondre inexorablement : les tombes royales sont méticuleusement pillées et le pays perd peu à peu son unité. Au terme de cette période agitée, des pontifes thébains se sont proclamés rois et les principales villes de Haute-Égypte sont devenues des cités-États autonomes. Quant au territoire des pharaons, il s’est réduit comme peau de chagrin : il ne couvre plus que le nord-est du Delta du Nil !

L'ancien joyau de l’Empire égyptien, la Nubie ("Koush" en égyptien), une vaste région qui s’étend au sud le long du Nil, depuis Assouan jusqu’à l’actuel Khartoum, au Soudan, a repris son indépendance. Pour le pouvoir pharaonique, c’est une catastrophe : annexée cinq cents ans auparavant par Thoutmôsis Ier, cet ancien royaume africain était devenu une province clé de l'Empire, autant économiquement que spirituellement : des cérémonies pharaoniques se tenaient depuis des siècles dans le temple d’Amon du Gebel Barkal, près de la ville de Napata, au cœur du Soudan actuel, un temple qui était devenu un lieu de pèlerinage en Égypte.

Longtemps considérée comme terra incognita par les voyageurs et savants européens, (...)

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