Décès de la reine Elisabeth II : pourquoi pleure-t-on des gens que l'on n'a jamais connus personnellement ?

Le deuil des personnes que l'on n'a pas connues personnellement, c'est ce qu'on appelle le deuil parasocial. Bien que basé sur une relation à sens unique, il est très similaire au deuil d'un proche.

Le 19 septembre 2022 ont lieu des funérailles de la reine Elizabeth II. Alors que des milliers d’Anglais se sont pressés pour lui rendre hommage, la question se pose : peut-on réellement parler de deuil lorsqu’il s’agit de pleurer une personne que nous n’avons jamais connue, et qui de surcroit ne connaissait pas notre existence ?

La relation parasociale, quand un inconnu devient un ami

"Les relations parasociales peuvent donner lieu à un chagrin. Je ne vois pas pourquoi nous devrions anticiper que le chagrin n'apparaîtrait, n'aurait de sens, que dans le contexte de relations réciproques", affirme à Michael Cholbi, philosophe et éthicien à l'université d'Édimbourg (Royaume-Uni). Les relations parasociales, c’est cette proximité que l’on crée avec un personnage réel ou fictif tel qu’il est dépeint dans les médias. “Les relations parasociologiques permettent aux gens d'intégrer la célébrité dans leur cercle social et même de la considérer comme une amie”, expliquaient en 2021 les chercheurs en psychologie Darren Wong et Lefteris Patlamazoglou dans la revue .

Le deuil parasocial, semblable au deuil d’un proche

C’est cette relation parasociale qui a autrefois précipité de nombreux fans de Johnny Hallyday ou de Michael Jackson dans un deuil que les deux chercheurs estiment amplifié par les médias sociaux. Lors de la mort du célèbre scientifique Stephen Hawking, une a observé des formes variées de réponses émotionnelles sur les réseaux sociaux : tristesse, choc, confusion, amour et nostalgie. Les personnes endeuillées par son décès ont même accompli des “rituels de mort parasociaux sur Twitter en tant qu'espace public légitime de deuil”, précisent les auteurs. Dans le fond, “les relations parasociales et sociales sont développées et vécues de manière similaire”, confirment Darren Wong et Lefteris Patlamazoglou. “Par conséquent, la perte d'une relation parasociale suscite des émotions négatives intenses et des processus psychologiques typiquement vécus après la perte d[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi