Le cyclisme, l’art de prendre l’air
Dans le cas où vous décideriez de suivre les épreuves de cyclisme sur route aux JO, ne soyez pas surpris par cette petite habitude des champions en lice : tout en étant adversaires, ils roulent en groupe et en ligne, c'est-à-dire un cycliste derrière l'autre ; ils montent, et redescendent le peloton, au gré de leurs ambitions et de la résistance de l'air. Pour réduire cette « traînée », les cyclistes adoptent une position aérodynamique, choisissent casque et vêtements permettant une meilleure circulation de l'air autour d'eux, se rasent jambes et bras, et pensent aussi à bien placer leur tête. Trop ou pas assez inclinée, elle peut ralentir l'athlète.
Parole de scientifique ! « À vélo, il vaut mieux se trouver derrière que devant », assure la mathématicienne Amandine Aftalion*. À l'intérieur d'un peloton, le cycliste maintient sa vitesse sans trop d'efforts, profitant d'une zone de basse pression. Non seulement il n'a pas d'air qui arrive face à lui mais il bénéficie d'un effet d'aspiration. Et s'il y a du vent ? Rien ne change, sauf s'il est transverse. Là, les cyclistes ne doivent pas se placer les uns derrière les autres mais décalés en diagonale.
* Pourquoi est-on penché dans les virages ? (CNRS Éditions).