Cuisinier ligoté, bâillon... Ce que montrent les photos du bizutage présumé à Biarritz

Alors qu'une polémique secoue l'Hôtel du Palais de Biarritz, qui a limogé son chef Aurélien Largeau sur fonds de bizutage présumé d'un employé, BFMTV a pu consulter des photos d'un moment que les principaux intéressés qualifient de "joyeux".

Un palace prestigieux au coeur d'une polémique. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bayonne après la publication d'un article de Sud-Ouest mentionnant un bizutage présumé à l'origine du licenciement du chef étoilé Aurélien Largeau.

D'après le média régional, des "faits humiliants" seraient intervenus le samedi 2 décembre dans les cuisines de l'établissement de luxe de Biarritz l'Hôtel du Palais: un jeune commis aurait été attaché nu à une chaise, devant des membres de la brigade, ainsi que le chef étoilé Aurélien Largeau.

Une version totalement démentie par le chef étoilé et celui qui s'est présenté comme la "victime" sur son compte Instagram.

Des images consultées

Dans un premier temps, une vidéo aurait circulé sur les réseaux sociaux, avant d'être supprimée. Ce vendredi 29 décembre, BFMTV a pu consulter deux photos de la scène du début du mois. On y voit un cuisinier, portant le maillot de bain rendu célèbre par l'humoriste Borat, ligoté avec les mains dans le dos et assis sur un tabouret en plein milieu de la cuisine de l'Hôtel du Palais à Biarritz.

Sur l'une des deux photos, un autre cuisinier dont on ne distingue pas correctement le visage - qui porte une chemise brodée au nom d'Aurélien Largeau et un tablier blanc - lui attache un bâillon avec une boule dans la bouche, accessoire utilisé dans les pratiques sado-masochistes. En arrière-plan, un autre cuisinier en tablier bleu se tient devant son plan de travail et ne regarde pas la scène.

Sur l'autre photo, le cuisinier est assis sur le tabouret, toujours ligoté, chaussettes aux pieds, chaussures de sécurité posées sur ses genoux, et semble souriant malgré le bâillon sur la bouche.

Un pot de départ "joyeux"

D'après nos informations, le cuisinier ligoté occupait les fonctions de demi-chef de partie, ce qui correspond au grade juste au-dessus du commis de cuisine. Il célébrait ce jour-là son départ, après être arrivé en mai 2022 dans ce palace, avant de partir travailler pour un établissement parisien.

Interrogé par BFMTV, ce cuisinier a affirmé avoir été consentant et n'avoir jamais été violenté. Il s'agissait, selon lui, d'un "moment joyeux". Ne voulant pas s'attarder sur les détails, il a tout de même précisé "qu'il n'y avait ni pomme ni carotte". Avant d'apporter tout son soutien au chef, se disant dévasté par la polémique.

L'avocate du chef, Me Alexandra Sabbe-Ferri, a quant à elle assuré sur BFMTV qu'il ne s'agissait que d'une "blague" faite à l'initiative de la victime présumée. "C'était au pire potache, contraire aux valeurs de Hyatt (le groupe hôtelier propriétaire du palace, NDLR), peut-être", a-t-elle déclaré sur BFMTV.

D'autre salariés, qui étaient présents lors de cette scène, se sont dits "choqués" d'assister à cela sur leur lieu de travail, a-t-on appris.

La direction du groupe Hyatt a confirmé jeudi à BFMTV.com avoir été "informée de l'incident préoccupant qui a eu lieu dans les locaux de l'hôtel et d’images ayant circulé". Elle affirme "avoir immédiatement réagi", alors qu'aucune plainte n'a pour l'instant été déposée.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Soupçons de bizutage à Biarritz: "C'était un pot de départ, une blague a été faite à son initiative", affirme l'avocate du chef étoile Aurélien Largeau