CRISPR-Cas9 : les "ciseaux à ADN" engendreraient parfois une instabilité du génome et une toxicité cellulaire

Une étude révèle les effets néfastes de l'édition génétique par CRISPR-Cas9. Dans certaines conditions, les "ciseaux à ADN" engendreraient des réponses inattendues, pouvant aller jusqu'à la mort de la cellule.

Souvenez-vous, il était l'objet du , remporté par la chercheuse française Emmanuelle Charpentier et Jennifer A. Doudna. CRISPR-Cas9, outil d'édition génétique connu sous le nom de "ciseaux à ADN", a révolutionné la biomédecine et même l'agriculture. Des chercheurs espagnols ont découvert des limites à son utilisation. L'étude publiée dans met en évidence une instabilité du génome et une toxicité cellulaire lorsque CRISPR-Cas9 est utilisé à certains endroits du génome (ensemble de l'information génétique d'un organisme). Ces effets indésirables seraient dus à la réaction d'une protéine (p53) quand CRISPR-Cas9 intervient dans une cellule.

CRISPR-Cas9, qu'est-ce que c'est ?

Ce sont des ciseaux très précis qui permettent à l'Homme de modifier ou d'inactiver un gène, défectueux par exemple. Cet outil est divisé en deux parties. D'abord, une protéine (Cas9) qui permet de couper l'hélice d'ADN (acide désoxyribonucléique). On appelle ce type de protéines "coupantes" des "endonucléases". Mais comment mener la protéine à couper au bon endroit ? Les scientifiques lui introduisent un guide. Il s'agit d'un brin d'ARN (acide ribonucléique), de séquence homologue à celle d'ADN que l'on veut exciser. Il oriente ainsi le complexe CRISPR-Cas9 vers le bon lieu de coupe. On l'appelle ARNg pour "ARN guide". Une fois les deux brins d'ADN sectionnés, la tâche de CRISPR est terminée. Une autre protéine viendra réparer l'ADN, généralement par un processus appelé NHEJ ("Non-Homologous End-Joining"). Dans ce cas, la protéine procède à la réparation du gène mais avec des erreurs "positives". Elle insère parfois des nucléotides (éléments constitutifs de l’ADN et de l’ARN) en plus ou en retire d’autres. Ces modifications conduisent à l’inactivation du gène déficient.

3.300 sites toxiques

Les chercheurs ont mis en évidence des conditions pour lesquelles l'utilisation de CRISPR-Cas9 présenterait des risques. "Sur les 76.000 points du génome testés, 3.300 seraient toxiques, soit 4%," explique Migu[...]

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