La crise politique au Sénégal fait augmenter les départs de bateaux vers les Canaries

Les chiffres dévoilés par El País parlent d’eux-mêmes. “Dans le dernier mois et demi, une trentaine d’embarcations sont parties du Sénégal et de la Gambie, et parmi celles-ci, 19 ont réussi à atteindre les îles Canaries. Les autres ont été interceptés dans les eaux sénégalaises, peu après leur départ, ou dans les eaux de la Mauritanie et du Maroc. Sur l’ensemble de l’année 2022 seul trois embarcations venant de cette zone étaient arrivées aux Canaries.”

La forte augmentation concernant l’arrivée de bateaux de migrants depuis ces pays d’Afrique de l’ouest est donc évidente, et selon le quotidien espagnol, elle s’explique par deux facteurs. D’un côté, les conditions météorologiques récentes ont été propices pour entreprendre ces traversées, de l’autre, de nouveaux réseaux criminels organisant ces voyages ont émergé. Mais il existe également une troisième raison dans l’augmentation des départs, et elle est à rechercher dans l’instabilité politique qui a gagné le Sénégal.

Un phénomène qui n’est pas nouveau

“La crise politique a explosé le 1er juin avec la condamnation à deux ans de prison du leader de l’opposition Ousmane Sonko, rappelle le journal madrilène. L’opposition affirme qu’il s’agit d’un coup monté par le président Macky Sall [qui a finalement annoncé qu’il ne se représentera pas]. Le jour de la condamnation de Sonko et les deux jours suivants, de graves émeutes ont éclaté à Dakar. Depuis près d’un mois et demi, Sonko est retenu à son domicile par la police, le gouvernement n’ayant pas osé émettre un mandat d’arrêt par crainte de nouveaux troubles.”

Ce climat de tension politique, couplé à une situation économique déjà très compliquée pour la jeunesse sénégalaise, aurait ainsi “boosté” les départs de migrants qui partent sur des “cayucos”, des pirogues qui peuvent transporter jusqu’à 200 personnes.

Un phénomène qui n’est pas nouveau, mais qui, aussi à cause des contrôles plus intenses de la Gambie du Sénégal et de la Mauritanie, s’était fortement atténué l’année dernière, avant d’exploser à nouveau à partir de ce mois de juin.

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