La crise des opioïdes, selon David Joy

Le romancier David Joy, chez lui dans les Appalaches.  - Credit:Ashley Evans
Le romancier David Joy, chez lui dans les Appalaches. - Credit:Ashley Evans

C'est déjà le quatrième roman de David Joy, cet Américain auteur du vertigineux Poids du monde (2018). Dans la noirceur du désespoir, toujours, ce Schopenhauer du polar installé au sud des Appalaches nous fait d'abord passer par les fenêtres des mobile homes avec un junkie en quête de rouille à receler pour se payer un shoot. L'histoire raconte la chute de Ricky, fils perdu, le rebond de Ray, son père, la résistance de Hollande, l'agent de la DEA, et croise la route de pas mal de dealers. Une fiction sur le sordide et la misère que génèrent les opioïdes, la nouvelle drogue sur ordonnance qui ravage les États-Unis. Un scandale relevé par une enquête, Mort à Mud Lick (Globe), signée du reporter Eric Eyre, Prix Pulitzer 2017, à propos d'une épidémie d'overdoses dont l'épicentre n'était autre qu'une petite pharmacie qui cumulait les 2 millions d'analgésiques vendus.


Nos vies en flammes, de David Joy. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabrice Pointeau (Sonatine, 352 p., 21 €), en poche (10-18, 8,90 €).


En postface du roman de David Joy, Nos vies en flammes, son éditeur a reproduit un article paru pour la première fois dans le numéro 13 de la revue trimestrielle America, publié au printemps 2020. Traduit par Fabrice Pointeau, le voici dans son intégralité :


« Génération opioïdes », par David Joy


Deux voitures de police étaient garées de guingois derrière un fourgon sans fenêtre à l'autre bout du parking. Un agent faisait les cent pas pendant que l'autre étai [...] Lire la suite