La crise du logement au Royaume-Uni, mieux vaut en rire

La “génération locataire” a choisi la culture pour s’attaquer à la crise du logement, se félicite The Guardian. Malmenés par un marché immobilier devenu fou, avec une augmentation de 25 % des loyers depuis la crise du Covid et des prix à l’achat prohibitifs, les jeunes artistes britanniques “partagent leur ressentiment”.

Cette nouvelle vague déferle “furieusement” sur le Royaume-Uni, souligne le quotidien de gauche, en témoigne l’un des derniers titres produits par la maison de disques Front and Follow : A Guillotine For My Landlord, traduisible par “Mon proprio à l’échafaud”.

Le label de Manchester a, en parallèle, proposé à ses musiciens d’adapter une vidéo promotionnelle destinée à vendre des logements de luxe dans le centre de la ville, située dans le nord-ouest de l’Angleterre. “Le clip d’origine montre un couple se réveillant dans son appartement impeccable, puis rejoignant un cours de sport avant de sauter dans un jacuzzi puis, enfin, de se promener sur le toit-terrasse de son immeuble, le tout accompagné d’une bande-son entraînante, décrit le journal londonien. La version satirique, elle, habille le spot d’une musique de film d’horreur, de voix flippantes et de passages de death metal.”

Des accents dickensiens

Au rayon littérature, l’autrice et poète Holly Pester publie cette année un roman dont l’intrigue s’articule autour des questionnements et des craintes d’une jeune femme, sous-locataire, de retour dans sa ville d’origine. “L’ouvrage a tapé dans l’œil de deux professeurs à Oxford et à l’université Queen Mary de Londres, créateurs d’un réseau de chercheurs, d’artistes et d’activistes qui s’intéressent aux questions locatives, explique The Guardian. Leur but, analyser comment, cent cinquante ans après Charles Dickens, une nouvelle génération s’inspire de conditions de vie difficiles pour produire de l’art.”

Et les gamers non plus ne sont pas en reste. Sortie en décembre, la dernière extension des Sims 4, un jeu de simulation de vie quotidienne venu des États-Unis, permet aux joueurs de confronter leurs avatars à l’impitoyable marché locatif. “Si trop de moisissure se développe sur les murs ou dans la salle de bain de son appartement, le personnage peut mourir d’une infection”, décrit le journaliste Robert Booth. La preuve ultime que “le sujet est entré dans la culture populaire”. Et va “sans doute encore gagner de l’importance au cours de l’année 2024”.

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