Crise de l'arbitrage: "Les choses telles qu’elles sont ne peuvent plus durer", assène Caillot

Jean-Pierre Caillot, quel était le climat de cette réunion ?

Serein. Sain. On a rappelé si tant est qu’il y avait besoin de le faire qu’on n’était pas là pour faire de l’ingérence. On veut juste un rendu de notre produit. On considère aujourd’hui que l’organisation est à revoir. On a fait part au président du souhait du monde professionnel, puisqu’on est à la fois le porte-parole des clubs mais aussi celui de la Ligue des football professionnel (LFP).

Avez-vous transmis des propositions concrètes venant du monde professionnel ?

On n'est pas là pour faire des propositions. Il existe un rapport que le président Diallo avait demandé qui est le rapport de Dominique Laurent, qui dit tout. Tout est dans le rapport. La seule chose qu’on lui dit, c’est d’appliquer ce qui est écrit dans le rapport. Il y a beaucoup de choses à revoir aujourd’hui au niveau de l’organisation de l’arbitrage, de la CFA (commission fédérale de l'arbitrage). Le débat était uniquement positif avec la mise en place très rapide de groupes de travail. Le problème de tous ces dossiers, c’est que si on laisse les choses en l’état, elles ont tendance à aller sous le tapis. Le président Diallo a bien compris que c’était un élément important dans sa fonction de président et que pour nous c’était un dossier sur lequel, en mettant 17 millions d’euros sur la table, on n’avait pas du tout l’intention que les choses restent en l’état.

Le fameux comité de liaison va-t-il voir le jour et vous permettre de parler directement aux responsables de l’arbitrage ?

Se parler oui, mais se parler c’est une chose. On n’est pas là pour faire des grandes discussions. On est là pour faire changer les choses, un système en place depuis des années, qui ne fonctionne pas, et qui démontre toutes les semaines que les choses ne sont pas claires. Il faut qu'elles changent. Concrètement, nous sommes à sept matches de la fin (du championnat de France), les présidents de Ligue 1 ne souhaitaient plus que ce soit Antony Gautier qui dirige l’arbitrage français. Mais nous sommes des gens sérieux et respectueux, pas des révolutionnaires. On a acté le fait qu'Anthony Gautier continue de diriger l'arbitrage professionnel. C’est lui qui va gérer. On espère que les choses vont bien se passer, et que toutes les semaines, on aura plutôt tendance à louer les performances des arbitres plutôt que de relever les erreurs à gauche à droite parce qu’il n’y a pas de ligne directrice. On compte sur lui pour être suivi. Il est directeur de l’arbitrage aujourd’hui. On verra comment les choses évoluent avant le début de la prochaine saison. Il n’est pas question pour nous d'entendre que de nouvelles élections arriveront en décembre, qu’il y aura une nouvelle mandature. On a expliqué et dit très clairement que dans nos clubs, on prend des décisions à l'intersaison. Le président doit envoyer des signes forts et notamment dans l‘organisation de la future CFA qui, pour les gens qui se sont un peu penchés sur le dossier, est la clé de voûte de cette organisation.

S’il y a juste un changement poste pour poste pour la partie professionnelle, pour vous, ce ne serait pas suffisant, n’est ce pas ?

Non, mais on n’est pas là pour une affaire de personne. Ce qu’on a évoqué, et on était sur la même longueur d’onde avec le président de la Fédération française de football, c’est que ce n’est pas une affaire de personne. C’est une affaire d’organisation, de gouvernance, les choses telles qu’elles sont faites aujourd’hui ne peuvent plus durer.

La structure de la direction technique de l’arbitrage avec DTA en chef et trois délégués, ça ne vous convient plus ?

C’est à Philippe Diallo et à la Fédération de prendre cette décision, mais on a toujours dit qu'on n’avait pas compris pourquoi on avait mis un super directeur ou un super chef. Je pense qu’un directeur pour l’arbitrage des féminines, un directeur pour le monde amateur et un pour le professionnel, ça peut aller très bien. Et ils seront sous la responsabilité de la CFA. Encore faut-il qu’elle corresponde à ce qu’on en attend.

Article original publié sur RMC Sport