Crise de l’énergie : et si le streaming faisait partie de l’équation ?

En pleine crise mondiale de l’énergie et alors que le discours sur la sobriété prend de l’ampleur, une étude de l’Institut informatique de l’université de Zurich fait le point sur l’impact du numérique sur le climat, estimé à 3 % des émissions de CO2, rapporte Le Temps.

L’étude s’intéresse à l’usage des services en ligne comme “le streaming vidéo et audio, les journaux et les livres, ou encore les outils pour le télétravail”. Judith Bellaiche, directrice de Swico, l’association des professionnels du numérique en Suisse, qui a commandité la recherche, explique :

“Les produits et services numériques génèrent plus d’émissions [de CO2] qu’ils n’en économisent.”

Car ces nouveaux services numériques sont “plus rapides, plus pratiques, plus accessibles, toujours disponibles, gratuits ou proposés avec des forfaits avantageux, de sorte que la consommation augmente et que les émissions s’accroissent à nouveau”, poursuit-elle.

Une heure de vidéo émet 56 g de CO2

Le plus gourmand, c’est la diffusion en flux vidéo, qui “utilise 80 % de la bande passante au niveau mondial”. Selon l’étude, une heure de vidéo “génère 56 g de CO2 dans le monde, mais ce résultat “varie fortement selon les pays et les sources d’énergie”. Une heure de streaming vidéo en Suède n’émet que “3 g de CO2, contre 10 g en France et 76 g en Allemagne. “Les réseaux les plus rapides sont ceux qui émettent le moins de CO2, soit “2 g par heure pour la fibre optique, 4 pour une ligne classique en cuivre, 5 pour la 5G, 13 pour la 4G et 90 pour la 3G”.

Pour atténuer l’effet du numérique sur l’environnement, il faudrait donc privilégier les connexions les plus rapides et regarder ses vidéos sur de “petits écrans, dans une résolution qui n’est pas la plus haute”… Mais le mieux, écrivent les chercheurs, c’est encore de “réduire sa propre consommation”.

Une seule comparaison pourrait suffire à convaincre : “Avec 4,6 milliards de diffusions en streaming dans le monde au moment de l’étude (8 milliards aujourd’hui), la chanson Despacito, de Luis Fonsi, a consommé en moins d’un an autant d’électricité que le Tchad, la Guinée-Bissau, la Somalie, la Sierra Leone et la République centrafricaine réunis”.

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