Une crise bancaire peut en cacher une autre

Alors qu’approche la fin de l’ère de l’argent quasi gratuit, la grande question est de savoir quelles seront les conséquences de la hausse des taux d’intérêt. Il n’est pas difficile d’identifier les problèmes potentiels.

Nombre de gouvernements paraissent vulnérables. On s’inquiète pour le Royaume-Uni, dont la dette publique atteint désormais l’équivalent de près de 100 % de la production. Mais quid de l’Italie, où l’endettement s’élève à 150 % du revenu national ? Le pays succombera-t-il à un nouveau cercle vicieux d’envolée de la dette et de flambée du coût du crédit ? Combien de temps ses obligations seront-elles protégées par la faiblesse des taux d’intérêt de la zone euro et le filet de sécurité de la Banque centrale européenne ?

Quant au Japon, sa dette publique se monte désormais à 260 % [du PIB]. La Banque du Japon commence à s’interroger sur la durée de sa politique monétaire particulièrement accommodante [son taux directeur, à – 0,1 %, est toujours négatif], un aspect de son système financier qui ne posait guère question jusqu’à maintenant.

Faillites bancaires à venir

D’autres banques commerciales pourraient faire faillite. Le doute plane depuis des années sur certains grands établissements européens, dont Credit Suisse. Son cours a dévissé, faisant craindre qu’elle ne soit la suivante sur la liste [elle a été rachetée le 19 mars par sa rivale UBS]. Sur les trois derniers mois de 2022, ses clients, inquiets de sa santé financière, avaient retiré 120 milliards de dollars [112 milliards d’euros]. Mais le cours de son action décrochait depuis longtemps déjà, ayant perdu 68 % l’année dernière. Pour ajouter à ces inquiétudes, même son principal actionnaire hésite à mettre la main à la poche pour lui venir en aide [le directeur de la banque saoudienne Saudi National Bank a déclaré le 15 mars qu’il n’investirait pas davantage, précipitant sa chute].

Ces établissements auraient dû tirer profit de l’augmentation des marges bénéficiaires qui accompagne généralement une hausse des taux d’intérêt. Seulement voilà, ces marges peuvent s’effriter si les banques se retrouvent à devoir débourser plus pour attirer et retenir les dépôts de clients fébriles.

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