Criminalité : comment des gens ordinaires peuvent devenir de véritables bourreaux ?

« Un jeune homme élégant, fin et lettré. » « Attentionné envers sa femme, sa fille, il prenait soin de ses camarades et de ses amis. » Qui peuvent être ces deux gendres idéaux, décrits par l’historienne Dorothée Guillemarre-Acet et le journaliste allemand Damian Imoehl ? Enver Pacha, principal exécutant du génocide arménien de 1915, et Heinrich Himmler, rouage essentiel de la Shoah. Fils de comptable, peu politisé et au parcours scolaire médiocre, Adolf Eichmann, ne paraît pas non plus prédestiné à mettre en branle la Solution finale. Sa justification, face à ses juges en 1961, ne sera pas comprise par les observateurs que la monstruosité du personnage rassure : « Les "pontes" avaient donné leurs ordres. Il me restait à obéir. »

À l’université de Yale, en 1963, un professeur du département de psychologie, Stanley Milgram, mène une expérience sur des individus ordinaires. Résultat : soumises à une autorité qu’elles jugent légitime, 65 % des personnes testées sont capables d’envoyer des décharges fatales de 450 V à une personne les suppliant d’arrêter. Leur excuse ? Ils n’ont fait qu’obéir au scientifique, et ne se sont donc pas sentis responsables. Sept ans plus tard, dans un lycée de Palo Alto, cette soumission à l’autorité sera démontrée, grandeur nature, par un professeur d’histoire, Ron Jones. Utilisant tous les leviers du totalitarisme, il parvient, en cinq jours, à embrigader une centaine d’élèves de son lycée dans un mouvement anti-démocratique et disciplinaire appelé « Troisième (...)

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