Covid de la vache : faut-il s’inquiéter ?

Un virus, dont les symptômes sont semblables à ceux du Covid-19, se répand comme une traînée de poudre dans le Sud-Ouest de la France chez les bovins.

Image d'illustration de vaches dans un champ (crédit : getty image)
Image d'illustration de vaches dans un champ (crédit : getty image)

Les premiers foyers du Covid de la vache ont été détectés en septembre dans le sud de la France. Un mois plus tard, le 12 octobre, 453 foyers de la maladie sont recensés dans le Sud-Ouest. Plus précisément dans les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, la Haute-Garonne, le Gers, les Landes et l’Ariège. Une progression rapide qui inquiète les éleveurs et interpelle les autres de par son nom.

Le vrai nom du Covid de la vache est en fait maladie hémorragique épizootique (MHE). Cette maladie infectieuse est “due à un virus (et) est transmise exclusivement par des moucherons du genre Culicoïdes, les mêmes que ceux de la fièvre catarrhale ovine (FCO)”, explique le ministère de l’Agriculture sur son site. Les petits moucherons sont ainsi les principaux vecteurs de la maladie.

Des symptômes proches

D’où lui vient ce surnom s’il n’y a pas de rapport avec le coronavirus ? Les Espagnols sont les premiers à l’avoir utilisé, après l’apparition de la maladie en Europe continentale à la fin octobre 2022. L’expression “Covid de las vacas” est apparue pour désigner le virus responsable de la maladie, probablement à cause des symptômes qu’il provoque, proches de ceux du Covid-19. Ils se manifestent par une fièvre, des difficultés respiratoires, un museau qui coule et éventuellement une boiterie chez les bovins et les cervidés. Les moutons, les chèvres et les camélidés peuvent en revanche être infectés sans avoir de symptômes, tout comme les asymptomatiques du Covid-19.

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La maladie peut aussi provoquer une hémorragie interne dans certains cas, précise France 3. Un symptôme sévère qui peut conduire dans de rares cas à la mort. “Dans les élevages infectés, le nombre d’animaux atteint est inférieur à 3%. La mortalité constatée reste par ailleurs très faible (inférieure à 0,1%)”, écrit le ministère. Pour l’heure, aucun vaccin n’existe contre la maladie et le traitement consiste à soigner les symptômes.

Un virus qui ne se transmet pas à l’Homme

Les différences avec le Covid-19 sont sinon très nombreuses. La première étant que le virus ne se transmet pas à l’Homme. “Le virus de la MHE est exclusivement zoonotique, on n’a pas d’éléments laissant penser qu’il pourrait un jour se transmettre à l’homme et il ne semble pas y avoir de franchissement de barrière d’espèce possible”, assure au Parisien Stéphan Zientara, directeur du laboratoire de santé animale de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Il n’est ainsi pas possible d’être contaminé en mangeant de la viande ou en touchant un animal infecté.

Un animal ne peut qu'exceptionnellement le transmettre à un congénère. Il se transmet le plus souvent par un moucheron Culicoïde qui pique une vache saine après s’être lui-même infecté en piquant une vache atteinte par le virus. A l’instar du mode de contamination d’un moustique tigre.

De plus, contrairement au covid qui circule toute l’année, la maladie hémorragique épizootique devrait être stoppée par l’hiver, les moucherons disparaissant à cette saison. Mais comme les frelons asiatiques et les moustiques tigres qui continuent à piquer début octobre, ils pourraient jouer les prolongations. "On ne peut pas ignorer le lien entre le réchauffement climatique et la diffusion de ces maladies vectorielles, qui nécessitent certaines conditions climatiques", détaille à l’AFP Stéphan Zientara. C’est d'ailleurs “probablement à la suite d’une dissémination de moucherons par le vent depuis la Tunisie”, écrit le ministère, avant d’arriver en Espagne, puis en France.

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