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Covid-19 : doit-on craindre un rebond épidémique à cause du week-end de l'Ascension ?

En ce week-end de pont de l'Ascension, Bison Futé prévoit beaucoup de monde sur les routes de l'Hexagone.

En ce week-end prolongé grâce au pont de l'Ascension, de nombreux Français se sont précipités sur les sites de réservation pour s'évader l'espace de quelques jours. Alors que le déconfinement commence à peine sur le territoire, doit-on craindre une reprise de l'épidémie ?

Un week-end prolongé qui s'annonce mouvementé. Dix jours après le premier allègement des restrictions qui permet notamment aux Français de se déplacer sans contrainte à travers le pays, nombre d'entre eux ont prévu de se mettre au vert. Comme chaque année, le jeudi de l'Ascension est férié et permet à ceux qui posent un jour de congé le vendredi de profiter d'un week-end de 4 jours. Selon le cabinet Protourisme, pas moins de 12 millions de Français ont prévu de partir. D'après les réservations des billets de train sur le site de la SNCF, les destinations privilégiées par les Français sont sans surprise la Méditerranée, le Sud-Ouest et la Bretagne.

Un week-end "charnière"

Depuis plusieurs semaines, la situation sanitaire est en constante amélioration dans le pays. D'après le site covidtracker.fr, le taux d'incidence est passé sous la barre des 200 pour 100 000 habitants, le nombre de nouveaux cas quotidiens a diminué de moitié en 4 semaines (36 000 contre environ 18 000 aujourd'hui) et le nombre de patients en réanimation a diminué de 11% par rapport à la semaine dernière. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait d'ailleurs évoqué il y a quelques jours une "amélioration nette de la situation sanitaire", en ajoutant que le 19 mai devrait bien être le jour de la réouverture nationale des terrasses, des lieux de culture et de sports".

VIDÉO - Tourisme : les réservations reprennent

Si le pic de la troisième vague est donc derrière nous et que cette dernière semble même en bonne voie pour prendre fin, il est important de ne pas relâcher l'application des gestes barrières dans un pays où le virus "circule encore à un niveau élevé", selon les termes d'Olivier Véran. C'est d'ailleurs pour cette raison que le ministre de la Santé a appelé les Français "à ne pas hésiter à se faire tester en pharmacie, en laboratoire, via des autotests ou tests PCR", avant ce week-end "charnière". "C'est une période importante, on ne va pas la compromettre en faisant n'importe quoi. Mais je suis convaincu que les Français ont les clés de lecture et de compréhension et seront responsables", a-t-il ajouté.

"Je ne suis pas inquiet"

Une déclaration qui laisse sous-entendre que ce week-end n'est pas sans risque, mais qui montre la confiance de l'exécutif en la population. Un avis partagé par le professeur Bruno Lina, virologue et membre du Conseil scientifique : "Je ne pas inquiet. Il y a encore un certain nombre de limites aujourd'hui. On est en capacité de se déplacer comme on veut mais pas de faire des regroupements familiaux massifs... Il reste un certain nombre de freins encore en place. On peut imaginer qu'il y a un sentiment de liberté qui va réapparaitre, mais pas forcément une explosion du nombre de cas à cause de comportements à risque."

Le professeur du CHU de Lyon estime par ailleurs qu'il faut tout de même rester prudent et prévenir la population que la bataille contre le virus n'est pas encore gagnée et que faire des efforts reste nécessaire. "On ne va pas faire de l'angélisme non plus. L'objectif est aussi d'expliquer qu'on est en train de sortir d'une période difficile. Il y a probablement un intérêt à réexpliquer qu'il faut rester prudent parce qu'il y a un risque de circulation important du virus."

D'autant plus que la situation sanitaire en France est en amélioration depuis quelques semaines et qu'il ne faudrait pas gâcher tous les efforts réalisés, explique Bruno Lina : "Si on se laisse trop aller on peut se retrouver dans une situation compliquée. À un moment où le nombre de cas est en train de réduire considérablement, ça serait bien de capitaliser sur cette réduction plutôt que de la mettre en péril".

Avertir la population comme à Noël

Pour cela, les Français doivent continuer à rester responsable et à assurer une prise en charge sérieuse lorsqu'ils sont cas contact, mais également lorsqu'ils ressentent des symptômes, même minimes, en se faisant tester. "En France, on a la chance d'avoir la possibilité de se faire tester sans payer directement de sa poche. C'est un atout dont il faut se servir", conseille le professeur Lina, qui rappelle qu'un test négatif n'est "pas un passeport comportemental" et qu'il faut rester vigilant en toutes circonstances.

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"Sans avoir à tirer le signal d'alarme pour ce week-end de l'Ascension, avertir la population comme cela a été fait à Noël serait prudent et permettrait de lever l'ensemble des restrictions dans de bonnes conditions dans les prochaines semaines", conclut le membre du conseil scientifique.

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