Variant Delta : une modélisation prévoit un rebond en réanimation en septembre en France

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Le variant Delta, également appelé variant indien, entraîne actuellement un rebond des cas au Royaume-Uni, au Portugal et à Moscou.

L'automne pourrait être synonyme de quatrième vague en France, sous l'effet du variant Delta. Également appelé variant indien, il est responsable d'une reprise de l'épidémie au Royaume-Uni, où le nombre de nouveaux cas par jour approche les 10 000, en hausse de plus de 30% par semaine, et se répercute sur les entrées à l'hôpital.

Le Portugal enregistre un phénomène similaire sous l'effet du variant Delta, avec une hausse de 40% du nombre de nouveaux cas par semaine. La région de Lisbonne a même dû reprendre des mesures strictes ce week-end, interdisant de sortir de la région de vendredi soir à lundi matin, afin d'éviter la propagation de Delta dans les autres régions du pays.

96% des cas séquencés au Portugal

Le variant Delta se propage en Europe. Au Royaume-Uni, qui a séquencé 30% des cas positifs, 98% sont du variant Delta. Au Portugal, qui a séquencé 5% des cas positifs, Delta représente 96% de ces cas. L'Italie, qui séquence 2% des cas, a identifié 26% de cas Delta, et la France, avec 1% des cas séquencé, identifie près de 7% de ce variant.

La caractéristique de ce variant Delta fait qu'il devrait devenir majoritaire en Europe dans les prochains mois, remplaçant le variant britannique, qui a lui-même remplacé la souche d'origine du variant. Le variant Delta, plus transmissible que le variant britannique, devrait progressivement le remplacer, comme le variant britannique a remplacé la souche d'origine avec les mêmes caractéristiques.

Quel impact en France ?

Face à ces craintes engendrées par le variant Delta, l'équipe de modélisation de l'épidémiologie et de l'évolution des maladies infectieuses (CNRS, IRD, Université de Montpellier) a tenté de mesurer l'impact hospitalier du variant Delta en France.

Pour cela, ils sont partis de l'hypothèse que 75% de la population française sera entièrement vaccinée à la fin août. Ensuite, les modélisateurs ont établi trois scénarii différents (A, B et C), selon les hypothèses de transmissibilité du virus, établis à partir des données du variant Delta en Île-de-France.

Un impact très variable selon la transmissibilité

Dans le scénario A, la transmissibilité est accrue de 67,3%, dans le scénario B de 92% et de 120% dans le scénario C. Selon les modélisateurs, dont l'étude doit encore être revue par des pairs, on observerait un rebond à la mi-septembre à hauteur de 1 000 patients en réanimation dans le scénario B et de plus de 5 000 patients en réanimation dans le scénario C. Dans le cas du scénario A, un plateau bas d'environ 500 patients en réanimation se maintiendrait, sans entrainer de rebond.

À noter que ces trois scénarii peuvent sembler pessimistes puisque selon les données du Royaume-Uni, où le variant est davantage répandu, les scientifiques estiment que la transmissibilité accrue du variant Delta est plutôt estimée entre 40 et 60%.

L'importance d'être totalement vacciné

En revanche, l'estimation de 75% de la population totalement vaccinée fin août peut sembler ambitieuse alors que le nombre de premières doses est en net recul ces dernières semaines, et que surgit la menace du plafond de verre. Aujourd'hui, 27,1% de la population est totalement vaccinée, et 47,7% a reçu au moins une dose.

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Pour rappel, l'efficacité des vaccins face à ce variant varie fortement selon que l'on a reçu une dose ou deux. Une étude des autorités sanitaires britanniques montre une protection à 96% contre les hospitalisations après deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech et à 92% pour Oxford/AstraZeneca, contre une protection d'environ 33% avec une seule dose d'un des deux vaccins.

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