Covid-19 : les médicaments les plus prometteurs dans le monde

Début juillet, le remdesivir est devenu le premier traitement contre le Covid-19 autorisé en Europe.

Comme le signale l’OMS sur son site, il n’existe actuellement aucun médicament homologué pour le traitement ou la prévention du Covid-19, mais de très nombreux essais sont en cours pour prévenir ou guérir l’infection par le coronavirus. Tour d’horizon.

À ce jour, il n’y a toujours pas de médicaments ni de vaccin homologués pour se soigner ou se protéger du Covid-19, comme le rappellent le site du gouvernement et l’OMS. En revanche, cela fait plusieurs mois que certains scientifiques ou certaines agences recommandent tel ou tel médicament pour guérir du coronavirus, sans toutefois bénéficier pas de l’Autorisation de mise sur le marché (AMM). Les traitements donnés aux patients sont pour le moment uniquement destinés à soulager les symptômes. Pour cause, aucun d’entre eux n’a pour l’instant démontré une efficacité incontestable contre la maladie.

S’il y a encore quelques semaines des médicaments comme l’hydroxychloroquine et le traitement lopinavir/ritonavir semblaient donner des signes encourageants pour être des médicaments efficaces contre le Covid-19, il n’en est finalement rien. Ces médicaments ont été jugés inefficaces et sont même suspectés d’effets indésirables.

Un seul médicament qui sauve des vies

Parmi les dizaines de traitements qui sont actuellement évalués à travers le monde, quelques-uns ont d’ores et déjà montré des résultats encourageants. C’est le cas de la dexaméthasone, qui permettrait de réduire d’un tiers la mortalité chez les patients placés sous assistance respiratoire mécanique et d’un cinquième chez ceux recevant de l’oxygène, selon un vaste essai mené en Grande-Bretagne.

Utilisé pour traiter des maladies chroniques telles que la polyarthrite rhumatoïde ou l’asthme pour son effet anti-inflammatoire puissant, ce médicament de la famille des stéroïdes est peu coûteux et il existe de nombreux fabricants de dexaméthasone dans le monde entier.

Le 22 juin dernier, l’OMS a appelé à augmenter la production mondiale de dexaméthasone.

Un autre qui réduit la durée d’hospitalisation

Le remdesivir fait également partie des médicaments ayant montré des résultats positifs. Ce médicament fabriqué par le laboratoire pharmaceutique américain Gilead avait été testé contre le virus Ebola avec peu de succès, mais peut, selon plusieurs études, à la fois prévenir et traiter d’autres coronavirus comme le SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) et le MERS (Syndrome respiratoire du Moyen-Orient).

À la fin du mois de juin, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a recommandé l’autorisation d’une “mise sur le marché conditionnelle” de cet antiviral au sein de l’UE, avant que la commission européenne n’autorise sa mise sur le marché le 3 juillet. Il s’agit là aussi d’un médicament réservé aux patients qui présentent une forme grave de la maladie.

De son côté, le professeur Raoult, connu pour défendre l’hydroxychloroquine, s’est attaqué à la molécule du laboratoire américain Gilead sur son compte Twitter.

“Un potentiel énorme” pour un médicament à inhaler

Selon une étude menée par l’université de Southampton (Grande-Bretagne), un traitement par nébulisation permet de réduire le nombre de patients hospitalisés nécessitant des soins intensifs. Baptisé SNG001, il réduirait de 79% le risque de développer une forme sévère du Covid-19. Développé par la société pharmaceutique britannique Synairgen, ce traitement inhalé utilise des interférons bêta, une protéine naturelle qui intervient dans la réponse de l'organisme contre les virus.

Si l’étude a été réalisée sur un échantillon peu élevé de patients, le directeur général de Synairgen Richard Marsden a déclaré qu’il pourrait s’agir d’une “avancée majeure” dans la manière de traiter la maladie. Tom Wilkinson, l’investigateur en chef de l’essai évoque quant à lui “un potentiel énorme en tant que médicament inhalé pour pouvoir restaurer la réponse immunitaire des poumons, renforcer la protection, accélérer la récupération et contrer l'impact”.

Steve Goodacre, professeur de médecine d’urgence à l’université de Sheffield, estime de son côté que les résultats ne sont pour le moment “pas interprétables” en raison d’un “manque de détails complets du protocole de l’essai”.

1751 essais en cours

Hormis ces trois médicaments cités qui sont à ce jour les médicaments qui ont montré le plus de signes encourageants (même si certains émettent encore beaucoup de réserves concernant le SNG001), de nombreux autres traitements font l’objet d’évaluations. 1751 essais cliniques (dont 120 en France) en tout sont à l’étude dans le monde sur plusieurs dizaines de traitements, selon la base du Lancet.

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