Covid-19 : où en est la recherche pour un vaccin ?

Plusieurs laboratoires sont en course pour développer un vaccin efficace contre le Covid-19.

Plusieurs laboratoires du monde entier avancent sur la recherche d’un vaccin contre le Covid-19. Si l’Américain Moderna est le plus avancé avec le lancement imminent de la phase 3 de l’essai clinique de son vaccin, d’autres laboratoires sont également dans le coup.

Face au virus mortel qu’est le SARS-CoV-2, nombreux sont les scientifiques du monde entier à juger indispensable un vaccin pour l’éradiquer. C’est pourquoi de très nombreux chercheurs travaillent sur le développement d’un vaccin contre le Covid-19 depuis plusieurs mois, et déjà 23 projets de vaccins ont débuté des essais cliniques. La plupart des essais sont encore à la phase une, qui vise à évaluer la sécurité du produit, ou en phase 2 qui teste l’efficacité d’un vaccin. Seuls quelques vaccins s’apprêtent à passer en phase 3, la dernière phase avant la production, où l’efficacité de ce dernier est mesurée à grande échelle.

Moderna fait la course en tête

Parmi tous ces essais cliniques, le plus avancé est celui des Américains de la biotech Moderna. Elle a annoncé qu’elle entrerait dans la phase 3 de son essai clinique dès le 27 juillet afin de tester l’efficacité du vaccin sur 30 000 personnes, aux États-Unis. Les phases 1 et 2 se sont montrées très encourageantes, les participants ayant eu des plus hauts niveaux d’anticorps que la plupart des patients ayant généré leur propre anticorps après avoir contracté le Covid-19. Au mois de mai, Moderna avait déjà été le premier laboratoire à tester, sur l’homme un vaccin contre le coronavirus.

Il s’agit d’un vaccin différent des vaccins classiques puisqu’il est de type ARNm, une technologie qui présente l’avantage de pouvoir être développée rapidement. Contrairement aux vaccins classiques, le vaccin ARNm ne consiste pas à introduire directement le virus dans l’organisme mais une part du code génétique du virus. Les résultats de l’essai ne sont pas attendus avant octobre 2022, sans pour autant signifier que le vaccin ne sera pas disponible avant. Il pourrait l’être fin 2020 ou début 2021.

1,2 milliard de dose d’ici fin 2021 pour Pfizer

Pfizer et la biotech allemande BioNTech ont également obtenu le feu vert pour réaliser des essais sur l’homme en Chine. Il est le vaccin le plus avancé derrière celui de Moderna. Ils ont reçu cette semaine le statut “fast track” de la Food and Drug Administration américaine (FDA), une procédure permettant d’emprunter la voie rapide vers une possible commercialisation. Comme celui de Moderna, il s’agit d’un vaccin de type ARNm. Pfizer annonce pouvoir produire 100 millions de doses de vaccin d’ici fin 2020 et plus de 1,2 milliard d’ici fin 2021.

Un vaccin britannique particulièrement protecteur

En collaboration avec le laboratoire AstraZeneca, l’université d’Oxford développe un vaccin anti-coronavirus qui offrirait le double niveau de protection recherché par les scientifiques. Il s’agirait donc là d’un des vaccins les plus prometteurs parmi tous ceux actuellement à l’étude. Selon le Daily Telegraph, la première phase clinique de l’essai a révélé que le vaccin provoque une réponse immunitaire contre le virus, avec des anticorps et des lymphocytes T, “cellules tueuses” contre l’infection. “C’est la combinaison des deux qui, nous l’espérons, protégera les gens” a déclaré une source au quotidien britannique.

Les essais ont débuté sur des sujets au Royaume-Uni, au Brésil et en Afrique du Sud. Les scientifiques britanniques qui travaillent sur le vaccin espèrent être fixés sur son efficacité à l’automne 2020.

La Chine également dans le coup

Près de la moitié des essais cliniques actuellement réalisés sur l’homme proviennent de Chine. SinoVac a par exemple déjà signé un accord avec le Brésil pour réaliser sa phase 3, même si aucune date n’a pour le moment été communiquée. Un autre vaccin également en phase deux est actuellement testé sur des militaires en Chine, mais il pose des questions éthiques, notamment sur le principe de consentement. La société pharmaceutique chinoise Sinopharm travaille sur un produit basé sur des coronavirus morts. Les Émirats arabes unis étaient le partenaire privilégié pour une collaboration, car plus de 200 nationalités y vivent, ce qui rend possible la recherche sur de multiples groupes ethniques, comme l’explique le site de la RTBF.

Deux essais pour Sanofi

Si le laboratoire français Sanofi est en retard sur la concurrence concernant le développement d’un vaccin contre le Covid-19, il est confiant quant à ses chances de parvenir à en développer un meilleur que la concurrence. “Nous sommes un peu plus lents mais nous sommes plus susceptibles de réussir”, avait assuré son directeur général Paul Hudson au mois de juin. Sanofi développe actuellement deux vaccins contre le Covid-19. Un qui utilise la technologie de l’ADN recombinant, déjà utilisée pour un vaccin antigrippal, et un basé sur la technologie de l'ARN messager.

Le premier est développé avec le britannique GSK et devrait faire l’objet d'essais cliniques en septembre et être disponible au premier semestre de 2021. Le groupe de dit capable de produire un milliard de doses par an. Pour le second, Sanofi collabore avec Translate Bio et prévoit de débuter les essais cliniques avant la fin de l'année. Le laboratoire français estime la capacité de production de ce vaccin entre 90 et 360 millions de doses par an.

Pas avant 2021

Malgré ces nombreux essais cliniques bien avancés, il est encore difficile d’évaluer quand le premier vaccin sera produit et commercialisé. L’Agence européenne du médicament (EMA) a annoncé qu’aucun vaccin approuvé et disponible en quantité suffisante pour un usage mondial sera disponible avant début 2021.

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