Covid-19 : l’hydroxychloroquine a fait près de 17 000 morts durant la pandémie

Une boîte de comprimés d'hydroxychloroquine vendue aux États-Unis.
AFP Une boîte de comprimés d'hydroxychloroquine vendue aux États-Unis.

SANTÉ - C’était le traitement défendu par le professeur Didier Raoult alors que se propageait la première vague de la pandémie de Covid-19. Un médicament antiparasitaire présenté par le médecin marseillais comme un remède miraculeux contre le coronavirus, alors que le monde se confinait pour ralentir sa propagation.

Il s’est finalement révélé inefficace. Pire encore, plusieurs études ont démontré que l’hydroxychloroquine est associée à une surmortalité de 11 % chez les patients atteints du Covid-19. Une étude publiée ce mardi 2 janvier dans la revue Biomedicine & Pharmacotherapy estime désormais que son usage a provoqué la mort de 16 990 personnes et que ce chiffre est certainement sous-évalué.

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Un chiffre sous-estimé

Pour parvenir à ce chiffre, une équipe de chercheurs lyonnais se sont concentrés sur les données de la France, de la Belgique, de l’Italie, de l’Espagne, de la Turquie et des États-Unis lors de la première vague de la pandémie, c’est-à-dire entre mars et juillet 2020. Ils ont ensuite multiplié « le nombre de patients hospitalisés recevant de l’hydroxychloroquine par le taux de mortalité de chaque pays », explique sur LCI, le professeur Mathieu Molimard, chef du service pharmacologie du CHU de Bordeaux.

Ce chiffre de 16 990 morts n’est toutefois « que la partie émergée de l’iceberg », précisent les auteurs de l’étude, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, cette étude ne porte que sur les patients décédés à l’hôpital. Elle met donc de côté tous ceux morts chez eux, potentiellement des effets secondaires que peut entraîner l’hydroxychloroquine, notamment sur le rythme cardiaque.

Ensuite, ce chiffre ne concerne que six pays. Or d’autres nations – comme l’Inde et le Brésil où l’hydroxychloroquine a été massivement prescrite – n’ont pas été prises en compte, notamment par manque de données. Mais ce qu’il faut retenir de cette étude, c’est sa mise en garde sur la réutilisation de médicaments dont l’efficacité n’a pas été scientifiquement prouvée face à une nouvelle pathologie. La prudence devra donc être de mise en cas de futures pandémies.

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