Covid-19: après une réunion avec Castex, les oppositions restent sur leur faim

Le Premier ministre, Jean Castex - Guillaume SOUVANT
Le Premier ministre, Jean Castex - Guillaume SOUVANT

"Incohérences", "peu de réponses", "impression de brouillard", "contradictions": les oppositions se sont montrées aussi sévères que déçues mardi, à l'issue d'une réunion avec Jean Castex et plusieurs membres du gouvernement pour faire le point sur l'épidémie de Covid-19.

"On a posé beaucoup de questions, on a eu peu de réponses", a déploré le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure qui était invité ainsi que l'ensemble des chefs de partis et présidents des groupes parlementaires.

"On a même souvent eu l'impression qu'ils découvraient les problèmes qu'on leur soumettait, c'était un peu curieux", a-t-il ajouté à la sortie de cette réunion de plus de deux heures et demie, à laquelle participait notamment le ministre de la Santé Olivier Véran.

"Des incohérences"

Le patron des députés Les Républicains, Damien Abad, a pointé des "incohérences" du gouvernement en regrettant notamment "la lenteur dans la politique de tests". "La vérité, c'est que le triptyque tester-tracer-isoler ne fonctionne pas", a-t-il ajouté, en faisant valoir que "le compte n'y est pas: la politique de tests est hasardeuse, elle est hésitante et elle est parfois laborieuse".

Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, a en outre craint que la politique de priorisation des tests récemment annoncée ne soit pas efficace car, a-t-elle affirmé, "le ministre (Véran) nous a dit qu'il y avait une immense majorité de gens qui étaient considérés comme prioritaires, donc ça n'est pas sûr que la priorisation entraîne une diminution du délai".

Un Conseil de Défense mercredi ou jeudi

Alors que le nombre de nouvelles contaminations a une fois de plus dépassé la barre des 10.000 mardi, un Conseil de Défense sur le Covid-19 est prévu mercredi ou jeudi et Emmanuel Macron a promis que plusieurs décisions seraient prises "dans les prochaines heures", notamment pour Paris.

Aucune d'entre elles n'a été évoquée lors de la réunion de mardi soir, selon les participants.

Mais "le gouvernement est inquiet", ont considéré à la fois le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, le député Insoumis Adrien Quattenens et le numéro un de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan.

"L'impression de brouillard n'a pas été levée", a déploré le premier, alors que le second n'a "pas eu le sentiment d'apprendre un grand-chose".

Nicolas Dupont-Aignan a pour sa part regretté "une incapacité à voir ce qui ne marchait pas". "Dès qu'on pose une question et qu'on fait une petite critique, immédiatement, on nous dit que tout va bien... Non!", a-t-il encore fustigé.

Article original publié sur BFMTV.com