Covid-19 : l'anxiété favoriserait une consommation excessive d'alcool chez les femmes

femme alcool

Le stress lié à l'épidémie de la Covid-19 a engendré une augmentation significative de la consommation d'alcool chez les femmes, estime une nouvelle étude américaine.

Dépression, troubles du sommeil, fatigue… L’impact psychologique de la crise sanitaire liée à l’épidémie de la Covid-19 est bel et bien réel. En témoigne les nombreuses études publiées à ce sujet. De nouvelles recherches alertent sur les effets négatifs de la pandémie, et en particulier sur la santé des femmes. Selon une étude menée par l’Iowa State University, la consommation d’alcool aurait très nettement augmenté chez la gent féminine au cours de ces derniers mois.

"J’entendais beaucoup de choses, en particulier sur les réseaux sociaux, sur les femmes qui buvaient plus à cause de la Covid-19", indique Susan Stewart, professeure de sociologie de l’Iowa State University. "Il y a eu beaucoup de blagues de ce genre, mais d’après des recherches antérieures, nous savons que la consommation d’alcool chez les femmes a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, et ce n’est pas une blague…"

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Une prise de conscience nécessaire

Il semblerait bien, pourtant, que cette tendance se soit renforcée depuis la crise. La chercheuse s’est entretenue avec des femmes sur leur consommation d'alcool dans le cadre de l’écriture d’un livre. Près de deux tiers des participantes ont déclaré avoir bu plus que la normale depuis le début de l’épidémie. Elle a réussi à établir un lien de cause à effets entre les femmes présentant un niveau plus élevé d’anxiété lié au coronavirus et le fait de boire davantage. L’incertitude économique, l’isolement social et des responsabilités accrues à la maison sont autant de facteurs aggravants qui augmenterait la dose de stress.

Aussi surprenant que cela puisse paraitre, les femmes mariées étaient davantage concernées par ce problème. "Que se passe-t-il avec des femmes mariées qui pensent qu’il est nécessaire de consommer davantage d’alcool ?", s’interroge Susan Stewart. La chercheuse regrette, qu’aujourd’hui encore, les femmes aient du mal à obtenir un traitement adéquat. "Culpabilité, honte, peur d’être perçue comme une mauvaise mère, opposition de la famille, éventuelle perte de garde d’enfants pour les mères célibataires sont autant de raisons qui font que les médecins tardent à reconnaitre les troubles liés à la consommation d’alcool chez les femmes", estime-t-elle. Elle espère que cette étude provoque une prise de conscience.

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