Covid-19 : 47 anciens médicaments testés sur des singes verts

Covid-19 : 47 anciens médicaments testés sur des singes verts

Pour lutter contre le Covid-19, des chercheurs ont testé 47 médicaments existants sur des singes verts d’Afrique. L’occasion d’en apprendre encore davantage sur les mécanismes d’infection du virus.

Aux quatre coins du monde, des millions de chercheurs sont en quête d’un traitement ou d’un vaccin contre le Covid-19. Mais pour soigner les personnes infectées et limiter la propagation du virus, encore faut-il en connaître les mécanismes d’infection. C’est dans cette optique, qu’une équipe de scientifiques de l’Université de San Diego a commencé à développer, il y a deux mois, une cartographie des interactions du virus avec les protéines cellulaires humaines. Grâce à cette exploration, les chercheurs ont identifié 47 médicaments existants. Ces traitements antiviraux ont été envoyés à l’institut Pasteur à Paris et au mont Sinaï à New York et ont été testés sur des singes verts d’Afrique, qui répondent aux médicaments de manière comparable aux cellules humaines.

Pour mener leurs études, les chercheurs ont donc infecté les cellules de singe et leur ont administré les différents médicaments. Ils ont ensuite analysé la quantité de virus dans les échantillons et ont observé comment se comportaient les cellules vivantes suivant les traitements administrés. Si les échantillons traités par médicaments montraient une charge virale inférieure et plus de cellules vivantes par rapport au groupe contrôle, cela signifiait que les médicaments perturbaient la réplication virale, expliquent les chercheurs.

Les équipes ont également cherché à déterminer la toxicité des médicaments pour les cellules. “Il semblerait que nos prévisions d’interaction étaient correctes”, estime Nevan Krogan, professeur et directeur de l’Institut des biosciences quantitatives et chercheur principal de l’étude. “Certains de ces médicaments agissent en effet pour combattre le coronavirus, tandis que d'autres rendent les cellules plus sensibles à l'infection”.

Bientôt des études sur les humains

Grâce à leurs études, les scientifiques ont identifié deux groupes de médicaments qui affectent le virus, de deux manières différentes. Pour comprendre comment ces traitements agissent, il est important de saisir le mécanisme de propagation. “Basiquement, les virus se propagent en entrant dans une cellule, en détournant une partie de la machinerie de la cellule et en l’utilisant pour faire plus de copies du virus. Ces nouveaux virus infectent ensuite d’autres cellules. Une étape de ce processus implique que la cellule fabrique de nouvelles protéines virales à partir d’ARN viral. C’est ce qu’on appelle la traduction”. Les chercheurs ont ainsi trouvé que les composés d’une partie de ces médicaments perturbaient la traduction du virus. Les autres médicaments agiraient, quant à eux, sur les récepteurs responsables de l’infection des cellules. Ils ont ainsi identifié sept médicaments ou molécules qui interagissent avec ces récepteurs.

“La prochaine étape consiste à tester ces médicaments sur des humains. Nous avons déjà commencé ce processus et, grâce à ces essais, les chercheurs examineront des facteurs importants tels que le dosage, la toxicité et les interactions bénéfiques ou néfastes potentielles dans le cadre de COVID-19”,conclue Nevan Krogan. Une belle avancée.