"Courageux, généreux, féministe : voici le prof de l'année", la chronique de Teresa Cremisi

Quand en 2009 Ranjitsinh Disale a accepté un poste d'instituteur à Paritewadi (2.000 habitants, en Inde centrale, dans le district de Solapur), il a demandé où se trouvait l'école. On lui a montré un tout petit bâtiment dans un état désastreux, encastré entre une étable et un hangar. Parmi les élèves qui lui étaient confiés, presque pas de filles : elles étaient au travail dans les champs du matin au soir. Destinées à des mariages précoces par des familles pauvres, elles parlaient comme tous les habitants du village un dialecte dérivé du kannada (une ancienne langue du continent indien). Disale avait bien quelques livres ­scolaires dans sa besace, mais les enfants ne pouvaient pas les lire et comprenaient à peine ce qu'il disait. Il s'est alors mis à leur traduire tous les textes. Il est allé rencontrer chaque famille et a utilisé tous les arguments pour convaincre les parents que c'était important pour leurs filles aussi de venir à l'école régulièrement.

Vous pouvez regarder la vidéo sur YouTube : les petites ont un uniforme rose bonbon et sourient, à la fois fières et intimidées. Mais ça c'est onze ans plus tard. Avant il y a eu un vrai parcours du combattant : encadrer les élèves, leur fournir du matériel, expliquer aux filles que leur avenir dépendait de ce qu'elles allaient apprendre dans la classe si longtemps abandonnée. Un prix fabuleux (The Global Teacher Prize, 1 million de dollars, décerné par une fondation internationale) est venu récompenser ce travail acharné....


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