La cour d’appel de Paris indemnise une victime du Forex

Wall Street (illustration).  - Credit:MICHAEL M. SANTIAGO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Wall Street (illustration). - Credit:MICHAEL M. SANTIAGO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

C'est une goutte de justice dans un océan d'arnaques. La cour d'appel de Paris a donné gain de cause à une victime d'escroquerie du Forex, dans un arrêt du 18 octobre 2022. Elle a condamné les prestataires de services financiers Worldpay et Seroph à indemniser un investisseur malheureux, qui avait misé 36 000 euros sur le trading de devises en 2014.

Monsieur P… était alors étudiant. Il s'était laissé prendre à des publicités promettant des gains faciles (« Comment j'ai quitté mon travail pour vivre de la Bourse depuis la Thaïlande », etc.). Tous les internautes ont vu passer de telles bannières. La veille réalisée par l'Autorité des marchés financiers montre qu'en 2015, les publicités pour les options binaires et le Forex (contraction de foreign exchange, ou échange de devises) représentaient 44 % des annonces financières sur Internet !

Dans l'immense majorité des cas, après un premier gain aussi enthousiasmant que factice, les investisseurs se sont fait plumer. Et pour cause. Au mépris de la plus élémentaire déontologie financière, les sociétés du Forex qui se livraient à ce matraquage publicitaire n'hésitaient pas à être leur propre contrepartie. Autrement dit, lorsque leurs clients perdaient sur une transaction euro/dollar ou yen/dollar, c'étaient elles qui gagnaient ! Le tout dans l'opacité la plus totale, avec une domiciliation à Chypre (où le régulateur boursier est dépassé par la situation), des bureaux en Israël (mais interdiction d'opérer dans le pa [...] Lire la suite