En couple, ces crushs inaboutis qui vous servent de « porte de sortie » ne sont pas une bonne idée

Ces liaisons de cœur – et d’imagination – sont logiques d’un point de vue évolutif.
PHOTOALTO/LAURENCE MOUTON VIA GETTY IMAGES Ces liaisons de cœur – et d’imagination – sont logiques d’un point de vue évolutif.

COUPLE - Il y a des années, Sara a ressenti une alchimie avec un collègue de travail. Elle était mariée depuis 14 ans à l’époque, mais son amitié avec l’autre homme s’est transformée en flirt. Ils communiquaient régulièrement et prenaient des cafés. Et puis, ils ont couché ensemble.

Mariage : 8 signes avant-coureurs d’un divorce dévoilés par des photographes professionnels

Une limite avait déjà été franchie avant même que la relation physique ne commence : Sara avait investi dans une relation fictive jusqu’à ce qu’elle devienne réelle, au détriment de son mariage. « Ma liaison a clairement commencé par une liaison émotionnelle, explique-t-elle aujourd’hui. Je pense que de nombreuses personnes qui sont en couple depuis longtemps ont parfois le sentiment de stagner ou ont des différends qui ne sont pas résolus. Je ne sais pas si c’est dû à l’ennui, à la complaisance ou à une frustration, mais cela pousse à voir d’autres personnes sous un jour différent. »

Ces relations qui servent de « porte de sortie » imaginaire sont des sortes de « relations en veilleuse ». Selon une étude publiée en 2014 dans la revue Computers in Human Behavior, cela désigne une « personne avec laquelle on n’est pas en couple pour le moment mais avec qui on maintient un certain degré de communication, afin de conserver ou d’établir la possibilité d’une future relation romantique et/ou sexuelle ». Les Anglo-Saxons appellent également cela le « cushioning », en référence à un « amortisseur ». L’idée ? Avoir un plan B prêt à « amortir le choc » si sa relation actuelle ne fonctionne pas.

[Note : Cet article est une traduction réalisée par la rédaction du HuffPost France, à partir d’un article paru en mai 2024 sur le Huffington Post américain. L’article original à lire ici. Il a été traduit, raccourci et édité dans un souci de compréhension pour un lectorat francophone.]

« Une rébellion contre la relation actuelle »

Mais il ne s’agit pas seulement d’une option de secours. Ces relations d’arrière-plan nécessitent une communication relativement fréquente, expliquait Jayson Dibble, l’auteur principal de l’étude, au magazine The Atlantic en 2014.

Ces liaisons de cœur – et d’imagination – sont logiques d’un point de vue évolutif : si l’objectif est d’avoir autant d’options que possible pour la reproduction, le « like » occasionnel sur Instagram et le texto « on va prendre un café ?  » sont assez faciles à maintenir.

Pour Elisabeth LaMotte, thérapeute conjugale et familiale, ce type de dynamique indique généralement une incapacité à exister sans une relation. Et le plus souvent, cette relation d’appoint apporte (ou semble apporter) quelque chose qui manque à notre relation principale.

« Avec le cushioning, on cultive généralement un flirt secret avec quelqu’un qui représente une rébellion exagérée contre les défis de la relation actuelle, explique-t-elle. Par exemple, une personne qui sort avec un partenaire accompli mais anxieux ira flirter avec un partenaire très détendu mais moins stable, explique-t-elle. Mais ces relations d’appoint privent les membres du couple de voir si l’anxiété (ou toute autre difficulté) pourrait être atténuée par la communication et via d’autres efforts. »

En bref, nous imaginons que l’herbe est plus verte ailleurs, et nous négligeons ce qui pourrait bien être une relation solide. Une fois aux prises avec la réalité, ces relations d’appoint sont sujettes aux mêmes complications frustrantes que n’importe quel autre couple.

« Ces dynamiques proviennent d’un sentiment d’insécurité »

Parfois, la relation s’éteint rapidement ou vous oblige à faire face à vos problèmes non résolus. C’est ce qui est arrivé à l’humoriste et écrivain Xaxier Toby. Il y a six ans, il a entamé une relation avec une connaissance au sujet de laquelle il s’était toujours dit : « Si seulement j’étais célibataire… »

« Je venais de me faire larguer et, au lieu d’y faire face, je suis passé directement au second plan, raconte-t-il aujourd’hui. Cela n’a mené nulle part, bien sûr, et m’a juste retardé dans la gestion de la douleur de ma rupture, avec en prime le fait d’impliquer injustement quelqu’un dans le désordre émotionnel qui était le mien à ce moment-là. »

Xavier Toby explique comprendre pourquoi les relations « en veilleuse » sont si courantes. « Elles vous fournissent un peu de la validation qui peut manquer dans votre relation en raison des problèmes de couple, estime-t-il. Mais c’est comme le sucre : gratifiant sur le moment, qui crée une dépendance, mais qui n’a aucune valeur nutritive. »

Selon Samantha Burns, coach en relations amoureuses, les relations de ce type sont injustes à la fois pour votre partenaire actuel et pour la personne qui vous sert de plan b. C’est également malsain pour vous. « Ces dynamiques proviennent d’un sentiment d’insécurité ou d’un sentiment sous-jacent d’insatisfaction dans votre relation actuelle, explique-t-elle. Demandez-vous pourquoi vous avez besoin de l’attention et de la validation de l’extérieur. S’agit-il de compenser des besoins qui ne sont pas satisfaits dans votre relation ? Cela vous empêche-t-il de reconnaître que vous êtes malheureux ou déconnecté de votre partenaire ? »

À voir également sur Le HuffPost :

Familles recomposées : cette belle-mère décrit parfaitement certains défis à relever

Shiloh, la fille de Brad Pitt a demandé à changer de nom de famille aux premières heures de sa majorité