Coupe du monde 2022 : Gianni Infantino et sa défense éreintés par une journaliste

COUPE DU MONDE 2022 - « Vous ne savez ce que c’est d’être gay, Infantino. Vous ne savez pas que c’est d’être africain. » En duplex depuis Doha, au Qatar, la journaliste Mélissa Reddy, qui couvre le Mondial 2022 pour la chaîne Sky Sports News, a vivement réagi à la conférence de presse du président de la Fifa, survenue quelques minutes plus tôt ce samedi 19 novembre.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, Gianni Infantino a en effet tenté de contrer les critiques visant la compétition, avec une défense particulièrement déroutante. « Aujourd’hui, je me sens qatari, aujourd’hui je me sens arabe, aujourd’hui je me sens africain, aujourd’hui je me sens gay, aujourd’hui je me sens handicapé, aujourd’hui je me sens travailleur migrant, » a-t-il égrené d’un ton solennel, en introduction d’un monologue de près d’une heure.

Une défense démontée point par point

« Vous ne savez ce que c’est d’être gay, Infantino. Vous ne savez pas ce que c’est d’être handicapé. Vous ne savez pas ce que c’est d’être africain », lui a donc rétorqué la reporter sud-africaine Melissa Reddy sur la chaîne britannique Sky Sports News, peu de temps après la fin de la conférence de presse.

Et la journaliste de démonter point par point l’anaphore du président de la Fifa, dénonçant un discours « stupéfiant » et « irrespectueux ». « C’est d’autant plus stupéfiant qu’il sera réélu, sans même avoir d’adversaire en face de lui, y compris après voir dit des choses pareilles, » a-t-elle dénoncé. Gianni Infantino est en effet le seul candidat à sa succession pour la présidence de la Fifa en 2023.

« Ne divisez pas »

Ces dernières semaines, plusieurs sélections occidentales ont répété leur intention d’évoquer les droits humains pendant leur séjour au Qatar : les fédérations anglaise et allemande se disent prêtes à payer d’éventuelles amendes infligées par la Fifa pour sanctionner des prises de position politiques, les Américains ont déjà pavoisé leur camp de base d’un drapeau multicolore, et les capitaines de huit sélections entendent porter un brassard aux couleurs du drapeau LGBT.

De son côté, la Fifa a annoncé samedi des « campagnes » à chaque étape du tournoi autour de mots d’ordre comme #SaveThePlanet, #ProtectChildren, #EducationForAll ou #NoDiscrimination, mais n’a pas clairement annoncé comment elle réagirait à des brassards ou messages dissidents. « Ne divisez pas, le monde est suffisamment divisé. Nous organisons une Coupe du monde, pas une guerre », a exhorté Gianni Infantino. Avant de tancer des critiques « hypocrites » contre sa compétition.

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