Coup d’État au Gabon : la présence militaire française à l’épreuve
Après le putsch orchestré au Gabon, mercredi 30 août par la Garde républicaine, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, a annoncé dans la presse la suspension des éléments français présents dans le pays. Une décision temporaire prise bien avant l'été. Preuve qu'entre décision diplomatique et protection de ses intérêts, la France ne condamne qu'en demi-teinte.
Entre 350 et 380 militaires et leur famille sont présents au Gabon conformément aux accords signés entre la France et ce pays d'Afrique centrale lors de la décolonisation. Le camp De Gaulle, à Libreville, la capitale, représente la plus petite des quatre bases militaires permanentes de la France sur le continent africain – à côté de Djibouti et ses 1 500 éléments ; Abidjan, qui compte 900 soldats ; et Dakar, avec 400 militaires présents.
Il n'en reste pas moins un camp quelque peu stratégique. À proximité des épicentres des tensions actuelles comme le Tchad, la République centrafricaine et, plus récemment, le Niger, les militaires gabonais sont occasionnellement envoyés en renfort aux côtés des troupes alliées de la France. Prend alors tout son sens la mission de formation que se sont vus confier les éléments français au Gabon depuis 2013. Dans le cadre d'une coopération régionale, « l'armée française assure les entraînements des parachutistes ou des marins de la région, qui n'ont ni avion ni navire depuis des années », expliquent d'un ton dénonciateur plusieurs personnalités de l'opposit [...] Lire la suite