Corse: les sangliers prolifèrent dans les rues d'Ajaccio et sèment le chaos

Un sanglier (illustration). - -
Un sanglier (illustration). - -

C'est une scène devenue habituelle dans les rues de la "cité impériale." Ces derniers mois, de nombreux habitants d'Ajaccio sont les témoins de la prolifération de sangliers, qui sortent en bandes dans les rues de la ville de Corse-du-Sud.

La présence des suidés ne passe pas inaperçue. Sur plusieurs vidéos mises en ligne par des riverains, on peut voir les mammifères traîner des sacs poubelle qui se vident au fur et à mesure. Le tout au milieu des voitures sur l'un des axes les plus empruntés de la ville.

"Sur une trentaine de mètres, tous les détritus sont par terre, ils vont passer une heure ou deux à les éventrer", décrit un habitant auprès de BFMTV, précisant que les sangliers viennent parfois "jusqu'au pied des immeubles."

Les cimetières fermés la nuit pour éviter les dégâts

Les animaux sont également à l'origine de dégradations matérielles, ils s'en prennent parfois aux véhicules, mais aussi aux espaces verts. La mairie a ainsi été contrainte de fermer les cimetières de la ville la nuit venue.

La raison de cette déferlante dans les rues d'Ajaccio est connue. L'animal, bien implanté sur l'île de Beauté, ne trouve plus de quoi se nourrir dans le maquis en raison de la sécheresse. Il est ainsi forcé de se rendre en ville pour tenter de survivre. De plus, l'absence de chasse durant les confinements successifs a également permis à la population de sangliers de grossir.

Battues et captures

Pour tenter d'endiguer le problème, certains riverains ont pris les armes et abattu plusieurs bêtes. Comme l'explique Corse-Matin, pour l'année 2021, les agents municipaux sont intervenus à dix reprises pour l'enlèvement de carcasses sur la voie publique. Un chiffre qui a doublé rien que pour le début d'année 2022, souligne le quotidien local.

Seulement, comme le rappelle Franck Dubernet, directeur de la proximité de la ville d’Ajaccio, "il est interdit de tirer en zone urbaine." Alors, sous la houlette du maire Stéphane Sbraggia, un grand plan d'action a été mis en place fin 2022.

Il comprend des battues administratives, mais également des campagnes de captures mises en œuvre en zone urbaine par les services municipaux. Les ordures sont également plus fréquemment ramassées.

"Ces opérations ont permis d'abattre vingt-trois sangliers dans des secteurs proches des habitations", explique dans le Point Antoine Paolini, le lieutenant de louveterie, un agent bénévole nommé par le préfet pour réguler la faune sauvage à l'origine de nuisances.

Un chiffre qui selon lui reste bien dérisoire, au regard de la population actuelle de sangliers en Corse.

Article original publié sur BFMTV.com