Comment la Corse est devenue la championne de l’artificialisation des sols ?

Les résidences secondaires se multiplient sur l'île, au grand dam de certains nationnalistes.   - Credit:Richard Villalon / MAXPPP / BELPRESS/MAXPPP
Les résidences secondaires se multiplient sur l'île, au grand dam de certains nationnalistes. - Credit:Richard Villalon / MAXPPP / BELPRESS/MAXPPP

Les premiers coups de pioche ont été donnés il y a à peine quelques semaines sur ce petit chemin qui serpente à travers le maquis, à la sortie sud de Bastia (Haute-Corse). Le bruit des engins de chantier a remplacé le chant des merles dans cette zone boisée où un nouveau quartier s'apprête à sortir de terre. Quelque 265 logements, assortis de 440 places de stationnement, de 1 600 mètres carrés de locaux commerciaux et d'une résidence de tourisme. Reflet d'un phénomène désormais bien installé dans l'île : la consommation effrénée d'espaces naturels au profit de l'urbanisation.

En la matière, la Corse détient même un record national. Avec 14 % d'augmentation entre 2009 et 2019, l'île a artificialisé ses sols quasiment deux fois plus que la moyenne nationale (7,6 %), selon une étude de l'Insee datée de décembre 2023. « Ça construit partout, déplore Christian Novella, membre d'U Levante, une association très active dans la défense de l'environnement. Plus de la moitié des communes de l'île n'ont pas de document d'urbanisme, ce qui favorise une forme d'anarchie. Des contraintes sont également exercées sur les maires pour ouvrir des secteurs à l'urbanisation, sous la pression de l'économie touristique. »

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Une cacophonie juridique

L'enquête de l'Insee fait, en effet, état d'un niveau de consommation d'espaces « particulièrement élevé », notamment dans les zones littorales. En cause : le développement de l'habitat [...] Lire la suite