Coronavirus : la vaccination empêche-t-elle les Covid longs ?

Si les scientifiques préfèrent rester prudent sur la question, il semblerait que le vaccination diminue les risques de développer un Covid long.

La semaine dernière, Emmanuel Macron a tenté de convaincre les jeunes de se faire vacciner contre le Covid-19 en évoquant les méfaits du Covid long. La vaccination prévient-elle de cette forme de la maladie qui interroge encore les chercheurs ?

Depuis plusieurs mois le gouvernement fait le maximum pour inciter les Français à se faire vacciner contre le Covid-19. Les statistiques montrent que le vaccin contre le coronavirus a une grande efficacité pour prévenir les formes graves de la maladie et plusieurs études ont montré qu'il permettait également de réduire la transmission du virus.

Malgré ça, de nombreuses personnes ne se sont toujours pas fait injecter le sérum et notamment les jeunes, éligibles à la vaccination depuis moins longtemps que le reste de la population et moins directement concernés par les formes graves de la maladie. Lundi 2 août, Emmanuel Macron a répondu aux questions des jeunes sur Instagram et TikTok, et a évoqué l'utilité de se faire vacciner pour éviter de développer un "Covid long".

Un risque "très, très faible"

Si le chef de l'État l'affirme, aucune étude ne prouve que la vaccination se révèle bénéfique spécifiquement dans la prévention des formes longues de la maladie. À ce jour, beaucoup d'inconnues demeurent sur cette forme de la maladie encore trop peu connue et mal définie par les scientifiques, mais de nombreux spécialistes affirment que le vaccin réduit les chances de Covid long. C'est le cas de Ziyad Al-Aly, épidémiologiste à l'université de Washington, interrogé au mois de juillet par le média américain NBC News : "Parmi les personnes vaccinées qui ont tout de même contracté le virus, le risque de se retrouver à l'hôpital avec des symptômes de Covid long est très, très faible".

VIDÉO - Le Covid long est rare chez les enfants

Même son de cloche pour Benjamin Davido, infectiologue et référent Covid à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) contacté par Europe 1."Cela permettrait une 'clairance', c'est-à-dire de nettoyer les traces de cet ARN dû au SARS-CoV-2 et d'apporter une réponse immunitaire suffisante pour faire en sorte que ça débarrasse les patients des symptômes", affirme-t-il.

Le vaccin diminuerait le risque de Covid long de 30%

Si aucune étude ne confirme ces propos, Dominique Salmon, infectiologue à l'Hôtel-Dieu de Paris fait un constat très simple. Étant donné que "le vaccin diminue le risque de contracter le Covid, la probabilité de faire un Covid long en étant vacciné baisse également", explique-t-elle à Ouest-France.

Des chercheurs du King’s College de Londres estiment que les vaccins diminuent la probabilité, chez une personne infectée, de développer un Covid long de 30%. "Plus les gens sont vaccinés, moins ils ont de risques d’être infectés, et quand ils le sont malgré tout, ils ont plus de chances d’être complètement asymptomatiques et moins de risques de faire un Covid long", explique Tim Spector, professeur d’épidémiologie génétique au King's collège.

Une réponse dans les mois à venir ?

Mais pour certains spécialistes, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions de l'effet de la vaccination sur le Covid long, comme l'explique le Dr Natasha Altman, cardiologue à l'hôpital UCHealth de l'Université du Colorado à Aurora, citée par L'Express, :"Je pense que les tendances ne vont vraiment commencer à se confirmer que dans les six prochains mois".

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En revanche, parmi les personnes souffrant déjà de Covid long, certaines études affirment que la vaccination permet d'atténuer les symptômes. Une étude britannique réalisée sur 812 personnes atteintes d'un Covid long a montré que la vaccination a permis à 56,7% des patients de constater une amélioration globale des symptômes. 24,6% d'entre eux n'ont constaté aucune évolution et 18,7% ont rapporté une détérioration de leurs symptômes. Les personnes ayant reçu des vaccins à ARNm (Pfizer ou Moderna) ont signalé plus d'améliorations que ceux qui ont reçu le vaccin à adénovirus d'AstraZeneca.

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