Coronavirus : comment les pays européens se préparent à une hausse des cas ?

Des mesures restrictives sur les plages de Barcelone, face au Covid-19.

La Catalogne mise sur un auto-confinement de la population, l’Allemagne veut instaurer des interdictions de sortie au niveau de zones géographiques limitées et la France impose le port du masque dans les lieux publics clos.

À chaque pays européen sa méthode pour faire face à une hausse des cas, depuis quelques semaines. D’un reconfinement pur et simple à des restrictions partielles en passant par le port du masque obligatoire dans certains lieux, les méthodes diffèrent selon les pays.

  • France

Si la deuxième vague “est très loin, il y a des signes inquiétants de reprise de l'épidémie dans certains endroits du territoire national”, expliquait ce lundi le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur France Info. Face à cette hausse des cas, enregistrée depuis plusieurs semaines, le gouvernement a décidé de rendre obligatoire le port du masque dans les lieux publics clos. La mesure, qui devait prendre effet au 1er août, a été avancée au 20 juillet. Une amende de 135 euros est prévue en cas d’infraction.

En cas de reprise importante de l’épidémie, le gouvernement travaille d’ores et déjà sur quatre scénarios différents, selon France Info, dont celui d’un confinement à l’échelle locale, comme c’est le cas au Portugal, où 20 quartiers de Lisbonne sont de nouveau confinés.

Dans chacun des scénarios, la possibilité de mettre en place des mesures progressives comme la limitation des déplacements, l’interdiction des rassemblements, ou encore la fermeture des bars et des restaurants. Objectif, éviter le scénario d’un reconfinement généralisé.

  • Espagne

En Espagne, plusieurs régions ont pris des mesure face à une flambée des cas. Le gouvernement catalan a décidé d’un auto-confinement, un confinement volontaire de la population pour deux semaines. Les habitants de l'agglomération de Barcelone, soit 4 millions de personnes, ont été appelés à "rester chez eux", sauf en cas de première nécessité.

La mesure, qui semble peu suivie au vu de l’affluence sur les plages ce week-end, s’accompagne de la fermeture des cinémas, théâtres, discothèque, salles de sport et de la réduction de moitié des capacités d’accueil des bars et restaurants. Un confinement qui n’est pas obligatoire car une telle mesure ne peut être prise par un gouvernement local que si l’état d’urgence est activé au niveau national. Une semaine plus tôt, la Catalogne imposait le port du masque, y compris dans la rue et sur les plages.

Autre région qui remet en place un confinement, la Galice où 70 000 habitants de 14 localités du comté d'A Mariña sont reconfinés partiellement, ne pouvant pas quitter la zone.

Outre la Catalogne, l’Andalousie, les Baléares, la Galice notamment imposent le port du masque, y compris sur les plages et même si la distance peut être respectée, rappelle le site de l’ambassade. Sur l’ensemble du territoire, le masque est obligatoire sur la voie publique et dans les lieux fermés si la distance de sécurité ne peut être maintenue. Une amende de 100 euros est prévue en cas de non port du masque. La fermeture de la frontière entre la France et l’Espagne, n’est pas exclue, a annoncé le Premier ministre Jean Castex.

  • Allemagne

Un projet d’accord a été conclu entre le gouvernement et les Etats régionaux pour autoriser des mesures de confinement renforcées au niveau local. L’idée est d’instaurer “des interdictions de sortie” au niveau de zones géographiques limitées, en cas de reconfinement. Des mesures qui seraient plus strictes que le confinement décrété au printemps en Allemagne.

Fin juin, deux cantons, soit 600 000 habitants, ont fait l'objet de mesures de reconfinement en raison de l'apparition d'un foyer de contamination dans un abattoir. Des mesures qui ont été levées au bout de quelques semaines.

  • Belgique

La Belgique se tient prête alors que le pays a enregistré une hausse de 46% des cas sur une semaine. Le port du masque a été rendu obligatoire le 11 juillet dans les magasins, les cinémas, les lieux de culte ou encore les musées et bibliothèques. En cas de non respect, une amende de 250 euros est prévue.

Si aucun scénario n’est clairement établi pour un reconfinement, le groupe d'experts en charge de l'exit strategy (GEES) a soumis ses recommandations aux autorités. En cas de reprise de l’épidémie, ils souhaitent un reconfinement localisé, à l’échelle des provinces, rapporte la RTBF. En revanche, les experts ne souhaitent pas que les enfants soient confinés. Crèches et écoles devront dans la mesure du possible rester ouvertes, souhaitent-ils.

  • Portugal

Comme l’Espagne, le Portugal a déjà dû appliquer son scénario de reconfinement. Depuis le début du mois, 20 quartiers de Lisbonne sont de nouveau soumis à un confinement. 700 000 habitants sont appelés à rester chez eux, sauf pour aller travailler ou pour faire des achats indispensables. Des mesures qui ont été prolongées jusqu’à la fin juillet. Sur l’ensemble du territoire, le port du masque était déjà obligatoire dans les lieux fermés à la sortie du confinement.

  • Royaume-Uni

À l’annonce du déconfinement progressif, le gouvernement britannique avait prévenu : des restrictions au niveau local, en fonction de la situation, étaient envisageables. C’est le cas de la ville de Leicester, soumises à un reconfinement depuis la fin du mois de juin. Les commerces "non essentiels", qui avaient rouvert mi-juin ont de nouveau dû fermer leurs portes. deux semaines après ce reconfinement, les autorités ont annoncé un léger assouplissement des restrictions sanitaires, notamment pour les écoles et les crèches. En revanche, bars et pubs sont toujours fermés, et les réunions à plus de 6 personnes restent interdites.

“Certains disent que le confinement local est inutile. J’aimerais que ce soit vrai, mais malheureusement, il est vital pour la santé de tout le monde à Leicester et dans le reste du pays que ces restrictions restent en place", a déclaré le ministre de la Santé Matt Hancock. Des mesures qui doivent être de nouveau évaluées dans deux semaines. Boris Johnson s’est dit réticent à imposer un nouveau confinement généralisé, “je ne pense pas que nous allons nous retrouver à nouveau dans une telle position", a déclaré le dirigeant conservateur, qui espère un retour à la normale "pour Noël".