Coronavirus, absence des touristes : le cri d'alarme des guide-conférenciers, une profession "en train de mourir"

Les guides-conférenciers mobilisés à Paris, le 16 juillet 2020.

Les guides-conférenciers dénoncent la précarité de leur profession en raison de la pandémie de Covid-19, et s’inquiètent pour leur avenir.

“On est dans l’angle mort du gouvernement”. Les guides-conférenciers continuent de tenter de se faire entendre de l’exécutif. Après s’être réunis devant le Louvre notamment, ils se sont cette fois retrouvés à proximité du ministère de la Culture, sur les colonnes de Buren.

“Zéro touriste, zéro visite, zéro revenu”, déplore la trentaine d’entre eux venus se faire entendre, pancarte à l’appui. Depuis la mi-mars et l’entrée en vigueur du confinement, leur activité est à l’arrêt. Car si le confinement est levé, les touristes étrangers dont ils dépendent ne sont pas revenus.

Une situation qui met de nombreux guides-conférenciers en situation précaire. Car si certains sont éligibles au fonds de solidarité mis en place par le gouvernement, ceux en contrats courts qui multiplient les employeurs sont exclus de ces aides, soit plus d’un tiers de la profession.

“On est sans revenus depuis 5 mois. Je vis grâce à mes indemnités chômage, mais elles vont s’épuiser. On ne va pas travailler avant l’année prochaine si tout va bien car on dépend des touristes étrangers”, s’inquiète Cécile, guide-conférencière depuis près de 20 ans.

Une précarité dans laquelle ont déjà basculé certains guides-conférenciers. "Des collègues sont dans des situations dramatiques : obligés de retourner vivre chez leurs parents, de vendre leur bien immobilier”, alerte Pernille.

“On est dans l’angle mort, mais visiblement Franck Riester n’a pas regardé dans son rétroviseur car il ne nous a rien accordé. Donc on demande à Madame Bachelot de s’intéresser à notre cas car on est vraiment sans ressources”, ajoute Cécile.

“Une profession en train de mourir”

Les guides-conférenciers, qui réclament une année blanche comme pour les intermittents du spectacle, ainsi que la prolongation du fonds de solidarité jusqu'à la reprise de l’activité pour les indépendants, craignent la disparition de leur profession.

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“Le gouvernement a mis une somme importante, 18 milliards d’euros, pour le plan tourisme. Ce n’est pas compréhensible qu’il n’ait pas pensé aux guides-conférenciers”, ajoute Pernille, qui prône le retour au statut d’intermittent du tourisme pour sa profession. Selon elle, 45% de la profession songe à une reconversion en raison de la crise.

Ces “oubliés” du gouvernement

Autre inquiétude, l’entrée en vigueur au 1er septembre prochain de la réforme de l’assurance chômage, qui prévoit un changement du mode de calcul qui leur serait défavorable. Le salaire de référence ne sera plus calculé en prenant en compte les jours travaillés sur les 12 derniers mois, mais sur un “revenu moyen mensuel qui prendra en compte les jours travaillés, mais aussi les périodes d’inactivité”, rappelle le site vie-publique.fr

Les guides-conférenciers ne sont pas la seule profession à s’estimer oubliées par le gouvernement dans la crise du Covid-19. Les “extras” de l’évènementiel, de l’hôtellerie et de la restauration, qui eux aussi multiplient les contrats courts, se mobilisent depuis plusieurs semaines pour réclamer un plan d’aide de la part du gouvernement, alors que leur activité est au ralenti en raison du Covid-19.