En Corée du Nord, Kim Jong-un mène un exercice de « contre-attaque nucléaire »

Durant le weekend des 18 et 19 mars, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un (ici au côté de sa fille) a dirigé des exercices visant à simuler une contre-offensive nucléaire.
Durant le weekend des 18 et 19 mars, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un (ici au côté de sa fille) a dirigé des exercices visant à simuler une contre-offensive nucléaire.

INTERNATIONAL - Une simulation taille réelle. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a dirigé pendant deux jours des exercices militaires « simulant une contre-attaque nucléaire » et comprenant un tir de missile balistique équipé d’une « fausse tête nucléaire », a rapporté ce lundi 20 mars l’agence d’État nord-coréenne KCNA.

Durant les manœuvres, conduites samedi 18 et dimanche 19, ont eu lieu des exercices de simulation autour du passage à une posture de contre-attaque nucléaire, ainsi qu’un exercice de « lancement d’un missile balistique tactique équipé d’une fausse tête nucléaire », selon KCNA. « Le missile était équipé d’une tête d’essai simulant une ogive nucléaire », a précisé l’agence de presse, sans donner plus de détails.

Kim Jong-Un « satisfait », ses adversaires parlent de « grave provocation »

L’état-major interarmées de Séoul a déclaré que le missile balistique de courte portée tiré dimanche par Pyongyang avait volé sur une distance de 800 kilomètres avant de retomber dans la mer de l’Est, aussi connue sous le nom de mer du Japon.

Selon l’armée sud-coréenne, il s’agit d’une « grave provocation » contrevenant aux sanctions des Nations Unies. Les services de renseignement américains et sud-coréens procèdent à des analyses. Tokyo a également condamné le tir, tout comme le commandement militaire américain dans la région.

Kim, qui a notamment été pris en photo au côté de sa fille et possible successeure durant la simulation, a quant à lui exprimé sa « satisfaction » après ce week-end d’exercices, selon KCNA. Des essais qui doivent « permettre aux unités concernées de se familiariser avec les procédures et les processus de mise en œuvre de leurs missions d’attaque nucléaire tactique », toujours selon la propagande de Pyongyang.

Il s’agissait de la quatrième démonstration de force nord-coréenne en une semaine, au moment où Séoul et Washington conduisent leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis cinq ans, baptisés « Freedom Shield » (ou « bouclier de la liberté », en français) d’une durée de 11 jours. La Corée du Nord considère tous les exercices de ce genre comme les répétitions d’une invasion de son territoire et a averti à plusieurs reprises qu’elle y répondrait de manière « écrasante ».

Une tentative avec le missile « le plus puissant » de l’arsenal

Washington et Séoul ont renforcé leur coopération en matière de défense face aux menaces militaires et nucléaires croissantes de Pyongyang, qui a multiplié ces derniers mois les essais d’armes. En froid pendant des années en raison d’un contentieux historique, Séoul et Tokyo ont de leur côté repris langue au plus haut niveau et décidé de renforcer leur coopération en matière de sécurité.

Jeudi, Pyongyang avait procédé à un tir de son missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-17, le plus puissant de son arsenal, en présence du dirigeant Kim Jong-un et de sa fille, et juste avant une visite au Japon du président sud-coréen Yoon Suk-yeol. Il s’agissait du deuxième essai d’ICBM réalisé par Pyongyang cette année, que KCNA avait alors qualifié de réponse aux exercices militaires « frénétiques » de la Corée du Sud et des États-Unis.

Quelques jours avant ce weekend de simulation militaire, le plus puissant missile de l’arsenal nord-coréen avait déjà été tiré par les troupes de Pyongyang, sous le regard de Kim Jong-Un et de sa fille.
Quelques jours avant ce weekend de simulation militaire, le plus puissant missile de l’arsenal nord-coréen avait déjà été tiré par les troupes de Pyongyang, sous le regard de Kim Jong-Un et de sa fille.

Ce tir survenait lui-même après le lancement mardi de deux missiles balistiques de courte portée et, le 12 mars, de deux missiles de croisière stratégiques depuis un sous-marin.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit tenir lundi une réunion de sécurité au sujet du tir d’ICBM à la demande de Washington et de Tokyo, selon l’agence Yonhap.

Kim Jong-un a déclaré que les exercices de samedi et dimanche ont insufflé une « grande confiance » aux unités militaires nord-coréennes, selon KCNA. Selon lui, la Corée du Nord « ne peut pas réellement dissuader une guerre par le simple fait qu’elle est un État (doté) d’armes nucléaires », et le pays ne pourra atteindre ses objectifs que « lorsque la force nucléaire sera perfectionnée (pour devenir) un moyen réellement capable de mener une attaque contre l’ennemi ».

En 2022, Pyongyang a qualifié d’« irréversible » son statut de puissance nucléaire. Kim Jong-un a depuis appelé à une augmentation exponentielle de sa production d’armes, y compris d’armes nucléaires tactiques. Début mars, il avait également ordonné à son armée d’intensifier ses manœuvres militaires en vue d’une « guerre réelle ».

À voir également sur le HuffPost :

Corée du Nord : Kim Jong-un dévoile sa fille et possible successeure

La Corée du Nord répondra « résolument » au feu nucléaire par l’arme atomique