Contre les violences conjugales, Borne veut « amplifier » l’action du gouvernement

Photo d'une manifestation contre les féminicides sous le quinquennat Macron à Clermond-Ferrand, prise le 14 février 2022.
NurPhoto via Getty Images Photo d'une manifestation contre les féminicides sous le quinquennat Macron à Clermond-Ferrand, prise le 14 février 2022.

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Photo d'une manifestation contre les féminicides sous le quinquennat Macron à Clermond-Ferrand, prise le 14 février 2022.

VIOLENCES CONJUGALES - Une mission parlementaire sera prochainement chargée de faire des propositions pour améliorer le traitement judiciaire des violences conjugales, a annoncé vendredi 2 septembre la Première ministre à l’occasion des trois ans du « Grenelle » contre ce fléau qui touche essentiellement les femmes.

« Je vais confier une mission à des parlementaires pour faire un bilan et voir comment on peut avancer pour une action judiciaire plus lisible, plus réactive et plus performante », a précisé Élisabeth Borne, à l’occasion d’un déplacement dans l’Essonne où elle a notamment visité, à Ris-Orangis, une association qui vient en aide à des femmes victimes de violences.

Cette mission sera lancée fin septembre et durera six mois, a précisé Matignon. Les parlementaires devront réfléchir à une justice qui « concilie spécialisation des enquêteurs et des magistrats avec la proximité nécessaire pour les victimes », ont précisé les services d’Élisabeth Borne dans un communiqué.

Trois ans après le lancement du « Grenelle » contre les violences, conjugales, 46 des 54 mesures décidées à cette occasion sont en vigueur, s’est félicitée la cheffe du gouvernement. « Ce sont des avancées, mais tant qu’il y aura des violences, tant qu’il y aura des femmes qui meurent sous les coups de leurs compagnons, le combat ne s’arrêtera pas. Nous allons donc amplifier notre action », a-t-elle assuré lors d’un point presse.

Parmi les nouvelles mesures, la Première ministre a annoncé de nouvelles places d’hébergement d’urgence pour les femmes qui fuient leur conjoint violent : d’ici la fin de l’année, 10 000 places seront disponibles en tout, contre un peu plus de 9 000 aujourd’hui. Et le total montera à 11 000 l’an prochain. Le gouvernement compte également augmenter le nombre d’« intervenants sociaux » en poste dans les commissariats et gendarmeries pour améliorer l’accueil des femmes victimes : ils seront 600 d’ici 2025, contre 417 aujourd’hui.

En 2021, les féminicides ont augmenté de 20 %

Dans une interview à Ouest-France, la ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes Isabelle Rome a aussi dit travailler sur une méthode d’accompagnement pour aider les femmes victimes à quitter l’auteur des violences. « Il est souvent dit qu’il faut sept allers-retours à une femme victime de violences conjugales avant de partir définitivement. (...) Il faut que quand une femme décide de partir, ce ne soit pas un faux départ », a plaidé Isabelle Rome. Elle a évoqué un « pack Nouveau départ », qui comprendrait plusieurs dispositifs d’accompagnement « susceptibles de couvrir tous les besoins » sur le plan psychologique ou professionnel.

Accompagnée de quatre de ses ministres - Éric Dupond-Moretti (Justice), Isabelle Rome (égalité femmes/hommes), Olivier Klein (Ville) et Sonia Backès (citoyenneté) -, la cheffe du gouvernement a rencontré deux femmes victimes de violences, très émues de témoigner de leur parcours « très difficile » et de leur soulagement d’avoir pu « parler » et être aidées.

L’une d’elles a raconté n’avoir pas porté plainte de « peur que la situation s’aggrave », et l’autre, victime de violences psychologiques, a expliqué qu’elle était « terrorisée » à l’idée de commettre un « faux pas » alors qu’elle s’efforçait de réunir des preuves contre son conjoint.

Le nombre de féminicides a augmenté de 20 % en France en 2021 par rapport à l’année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, contre 102 en 2020, selon un bilan publié fin août par le ministère de l’Intérieur.

À voir également sur Le HuffPost : Isabelle Rome, ministre de l’égalité femmes/hommes : le grand entretien

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