Contre la bronchiolite, le vaccin Beyfortus de Sanofi a prouvé son efficacité, selon ces études

Contre la bronchiolite, le vaccin Beyfortus de Sanofi a prouvé son efficacité, selon ces études (Photo d’un bébé examiné par un médecin à Vincennes, près de Paris le 2 décembre 2022 pendant l’épidémie de bronchiolite)
BERTRAND GUAY / AFP Contre la bronchiolite, le vaccin Beyfortus de Sanofi a prouvé son efficacité, selon ces études (Photo d’un bébé examiné par un médecin à Vincennes, près de Paris le 2 décembre 2022 pendant l’épidémie de bronchiolite)

SANTÉ - Le Beyfortus ne déçoit pas. Ce traitement préventif produit par Sanofi et AstraZeneca, proche d’un vaccin contre les formes graves de bronchiolites chez les bébés, a prouvé son efficacité, d’après deux études françaises dévoilées ce vendredi 26 avril.

Testé massivement cet hiver dans plusieurs pays comme la France, le Beyfortus a évité de nombreuses hospitalisations selon Santé publique France et de l’Institut Pasteur, qui estiment leur nombre entre 3.700 et 7.800 au total. Les deux entités dressent un bilan positif de l’efficacité du traitement. Ce même constat a déjà été fait en Espagne et au Luxembourg ces derniers mois.

« C’est très encourageant de voir qu’en vie réelle toutes les études vont dans le même sens : une efficacité importante pour prévenir les hospitalisations », résume à l’AFP Isabelle Parent du Chatelet, chargée des maladies infectieuses à l’agence Santé publique France.

Promesse d’un changement majeur dans la lutte contre la bronchiolite

Ces études étaient vivement attendues par les médecins et les autorités de santé publique. Avec d’autres traitements semblables et récemment apparus, Beyfortus, développé par l’alliance des géants pharmaceutiques Sanofi et AstraZeneca, porte la promesse d’un changement majeur dans la lutte contre la bronchiolite.

Celle-ci touche chaque hiver de nombreux bébés, frappés pendant des jours par des troubles respiratoires. Généralement sans gravité, ils peuvent toutefois déboucher sur une hospitalisation. Dans la majorité des cas, ces symptômes sont provoqués par un virus dit respiratoire syncytial (VRS). C’est contre lui qu’est ciblé le nirsévimab, molécule du Beyfortus.

Le but est le même qu’un vaccin, mais le principe différent. Il ne s’agit pas de pousser l’organisme à développer ses propres anticorps anti-VRS, mais d’injecter directement ces derniers. Il fait partie d’une série de récents traitements, qui portent pour la première fois la promesse d’immuniser de nombreuses personnes contre le VRS : on y compte notamment l’Abrysvo de Pfizer - pour le coup, un vaccin.

200.000 doses de vaccins

Les autorités sanitaires de plusieurs pays ont donc décidé d’engager à l’automne de vastes campagnes d’immunisation des bébés via Beyfortus, dont la France qui en a administré plus de 200.000 doses et a même dû les rationner face à la vive demande des parents.

Ce choix, largement soutenu par les pédiatres, a toutefois fait l’objet de quelques critiques, certains observateurs jugeant prématuré de s’avancer autant sur la seule base des essais cliniques fournis par Sanofi.

Il est donc crucial d’évaluer les bénéfices réels du Beyfortus à l’issue de l’épidémie de bronchiolite de cette année.

« Éviter l’engorgement des hôpitaux »

Que conclure de ces deux études ? Ce n’est pas tant sur le plan individuel qu’un tel traitement est essentiel. Contrairement à une maladie comme la rougeole, les risques de complication d’une bronchiolite sont faibles pour un bébé en bonne santé.

Mais « c’est vraiment intéressant pour éviter l’engorgement des hôpitaux, où les services de pédiatrie sont saturés à cette époque », avance Simon Cauchemez qui a coordonné ces modélisations pour l’Institut Pasteur.

D’où « l’intérêt d’une stratégie large qui permette d’immuniser des nourrissons qui vont bien par ailleurs », conclut-il.

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