"Je suis contente que vous ayez refusé" : au procès de Monique Olivier, le témoignage d'une femme ayant échappé au couple
Une professeure de piano est venue témoigner devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine qui juge Monique Olivier. En 1998, elle avait été contactée par Michel Fourniret pour donner un cours à son fils.
Elle ne doit certainement sa survie qu'à sa méfiance. En 1998, Emi A., alors étudiante en piano, était contactée par Michel Fourniret pour donner un cours de musique à son fils. La jeune femme avait fini par refuser la proposition, échappant à un funeste destin. "Je suis contente que vous soyez là, que vous ayez refusé", réagit Monique Olivier alors interrogée par la cour d'assises de Nanterre.
"Je vous demande pardon pour ce qu’il s’est passé", poursuit l'accusée.
Ce lundi, la cour d'assises qui juge la complice de Michel Fourniret entend plusieurs témoins dont Emi. Cette femme aujourd'hui âgée de 48 ans explique comment elle a été en contact avec le couple de meurtriers, livrant ainsi un éclairage sur le mode opératoire de Michel Fourniret et Monique Olivier.
Un témoignage qui met également à mal la version de cette dernière assurant avoir toujours obéi aux ordres de son ex-mari décédé en mai 2021.
Des gens "polis" et "souriants"
Comme pour Joanna Parrish, l'étudiante britannique disparue en 1990 à Auxerre et l'un des trois meurtres pour lequel Monique Olivier est actuellement jugée, Emi A. est contactée par le couple pour donner des cours de piano à leur fils Sélim, alors âgé de 9 ans.
"Ils parlaient gentiment", dit-elle aujourd'hui, expliquant qu'un premier rendez-vous est fixé devant le domicile de la jeune femme. Elle décrit Monique Olivier comme "une femme enthousiaste qui parlait beaucoup".
"Ils étaient polis, gentils, souriants, poursuit Emi A.. La dame parlait beaucoup plus que monsieur, mais leur fils avait l’air très absent."
En 1998, le couple habite à Sart-Custinne, Emi à 130 kilomètres de là, à Liège, en Belgique aussi. "Ils voulaient que je donne le cours chez eux, pas chez moi (...) loin de mon domicile, détaille la professeure de piano. Ils ont proposé de venir me chercher."
Emi, d'origine sud-coréenne et ne parlant qu'anglais à l'époque, se méfie. Pourquoi la choisir elle? Pourquoi ce couple souhaite-t-il seulement des cours à un rythme irrégulier? Autant d'éléments qui vont la faire refuser.
Pourtant Michel Fourniret et Monique Olivier insistent, malgré le départ à l'étranger pendant quelque temps de la jeune fille. "J’ai fini par leur écrire une carte postale pour dire que je renonçais et j'ai déménagé", explique-t-elle à la cour.
En 2003, découvrant la photo de Michel Fourniret dans les médias alors qu'il vient d'être arrêté pour une tentative d'enlèvement, Emi A. prend conscience de ce à quoi elle a échappé.
"Avec Fourniret, il fallait obéir c'est tout, maintient Monique Olivier à l'issue de ce témoignage. Oui Selim a été utilisé mais pas à ma demande. C’était une idée de son père de soi-disant apprendre la musique."
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - Procès : les regrets de Monique Olivier