Consultations manquées: ces médecins veulent une sanction financière pour les patients

President of UFML association (French Union for a Free Medicine) Jerome Marty (R) attends a demonstration of private and general practitioners protesting against the health bill proposed by French Health Minister Marisol Touraine, next to the Regional healthcare agency in Toulouse, on October 5, 2015. AFP PH OTO / PASCAL PAVANI (Photo by PASCAL PAVANI / AFP)

PASCAL PAVANI / AFP

Jérôme Marty, le président du syndicat de l’Union française pour une médecine libre, appelle ce vendredi 23 septembre à sanctionner financièrement les personnes qui annulent leur rendez-vous médical. (Photo d’illustration lors d’une manifestation en 2015, Jérôme Marty au centre)

SANTÉ - 28 millions de Français annulent leur rendez-vous au dernier moment. Une enquête publiée en juillet par l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) révèle qu’en moyenne deux rendez-vous ne sont pas honorés par jour, avec des pics allant jusqu’à cinq. Cette situation « ne peut plus durer » explique Jérôme Marty, président du syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML), dans une interview au Parisien, ce vendredi 23 septembre.

Pour éviter ces « lapins » posés par les patients, le seul moyen est selon lui de « frapper au portefeuille ». Il appelle à une « sanction symbolique » de quelques euros pour ne pas non plus pénaliser les Français qui n’ont pas les moyens de payer une consultation non-honorée. Le président du syndicat propose également que cet argent soit récolté pour un fond à destination des déserts médiaux et des zones rurales qui manquent de matériel.

« Consumérisme de soin »

Depuis des années, les soignants se battent contre les rendez-vous non honorés. « Cet incivisme entraîne une perte de chances pour les autres patients », déplore Jérôme Marty, rappelant que certaines communes n’ont pas la chance d’avoir un médecin. À Montauban (Tarn-et-Garonne), « depuis quatre ans, plus aucun médecin généraliste n’accepte de nouveaux patients alors même que le nombre d’habitants ne cesse d’augmenter. »

Et les plateformes pour prendre rendez-vous sur internet, comme Doctolib, accentuent selon lui le phénomène créant un « consumérisme du soin ». « On prend rendez-vous en ligne comme on commanderait une pizza », regrette le docteur Stéphane Pertuet, interrogé par Le Parisien.

« Alors je veux bien qu’on oublie, qu’on ait un contretemps, mais aujourd’hui, les plates-formes en ligne envoient un, deux, trois messages de rappels. Il suffit de prévenir le secrétariat ou le médecin », rappelle de son côté Jérôme Marty.

Dans un communiqué publié en juillet, l’URPS avait calculé qu’un rendez-vous non honoré par jour et par médecin représente 27 millions de consultations annuelles, « soit l’équivalent du temps de travail d’environ 4 000 médecins ». Face à ce fléau, Doctolib dit « prendre à cœur » le sujet et envisager une campagne de sensibilisation « grand public ».

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