"On considère qu’on est dans notre droit" : début d'un weekend de mobilisation contre l'autoroute A69

Au plus fort de la mobilisation samedi, les organisateurs s'attendent à accueillir entre 10 000 et 15 000 personnes.

Le début d'un weekend sous haute tension. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées vendredi, à Puylaurens, dans le Tarn, premier jour d'un week-end de mobilisation contre l'autoroute A69 Castres-Toulouse, alors que la manifestation a été interdite, par crainte de violences.

Au total, les organisateurs s'attendent à recevoir entre 10.000 et 15.000 personnes au cours des deux jours.

Sur un terrain privé situé près du village de Puylaurens, plusieurs chapiteaux ont été érigés et les opposants, parfois venus d'Espagne ou d'Allemagne, ont commencé à affluer, à l'appel de collectifs écologistes locaux et des Soulèvements de la Terre.

"Nous, on soutient tous les modes de lutte, on considère qu’ils sont tous légitimes parce qu’il y a une différence entre ce qui est légal et ce qui est légitime. Aujourd’hui, on considère qu’on est dans notre droit", dit Amalia, militante Extinction Rébellion à Toulouse, à BFMTV.

"Il faut montrer au préfet qui n'arrête pas de dire que la lutte décline, et aux élus qu'on est toujours déterminés", a pour sa part dit à l'AFP Laurent Prost, du collectif La voie est libre (LVEL), précurseur de la mobilisation.

Pour Isabelle, habitante de la région opposée à l''autoroute et préférant garder l'anonymat, "se mobiliser permet de montrer qu'on ne lâche pas". Et l'interdiction "pourrait amener plus de monde et pousser les gens à se mobiliser", selon elle.

À la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, les préfets du Tarn et de Haute-Garonne ont interdit tout rassemblement sur le territoire de 17 communes du Tarn, et de 7 de Haute-Garonne, situées sur le tracé de l'A69.

"Il y a deux missions, gérer les personnes potentiellement violentes, qui seront notre priorité, et protéger les sites considérés comme sensibles ou stratégiques. Il s’agit d’éviter absolument toutes violences", précise, à BFMTV, Michel Vilbois, préfet du Tarn.

Les arrêtés préfectoraux ont été contestés par la Confédération paysanne et le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) devant le tribunal administratif de Toulouse, qui a rejeté vendredi soir leurs recours demandant la suspension de l'interdiction de la mobilisation.

Huit personnes ont pour le moment été interpellées, a annoncé vendredi soir le préfet du Tarn, Michel Vilbois, lors d'un point de presse, où il a également annoncé la saisie de "148 objets à destination d'arme", dont, a-t-il dit, des "planches à clou", des "couteaux de toutes tailles", des "frondes" ou des "serpettes".

Plus de 1.000 gendarmes et policiers doivent au total être déployés, notamment samedi, lors d'une "Manif'Action" prévue par les militants.

Article original publié sur BFMTV.com