Confiance dans les médias : Plus d’un Français sur deux trouve que l’information s’est dégradée

Les États généraux de l’information sont lancés dans un climat d’inquiétude des Français vis-à-vis du paysage médiatique.

Les Français inquiets de leur paysage médiatique ? (Photo d’illustration)
Chesnot / Getty Images Les Français inquiets de leur paysage médiatique ? (Photo d’illustration)

MÉDIAS - L’inquiétude des Français dans les médias à l’ordre du jour. À l’heure du coup d’envoi des États généraux de l’information, ce mardi 3 octobre, son comité de pilotage a dévoilé dans le même temps une série de chiffres éclairants sur ce que pensent les Français de notre paysage médiatique.

D’après un sondage, réalisé en partenariat avec l’institut Harris Interactive, ils sont plus d’un sur deux à trouver que l’information s’est dégradée dans les médias ces dernières années, même si le sondage ne donne de fourchette de temps précise. Seules 24 % des personnes sondées trouvent qu’elle s’est améliorée.

La fiabilité de l’information est au cœur du sujet, d’après les 43 % de Français qui peinent à trouver une information fiable dans les médias. 55% estiment que l’information s’est dégradée ces dernières années.

Fake news ou non

L’étude pointe du doigt un regard pessimiste, alimenté par le sentiment que l’information est distribuée par des médias contrôlés par de grands groupes financiers. C’est ce que pensent plus de 8 Français sur 10, sinon qu’ils sont orientés par le gouvernement (58 %). Conséquence sine qua non, nous dit le sondage, c’est que 60 % des Français ont, de fait, du mal à savoir si l’information est vraie ou fausse.

Et entre privé et public, le degré de confiance est similaire : 59% des Français font confiance aux médias publics pour leur fournir une information fiable, et presque autant de confiance qu’il en est accordé aux médias privés (54 %).

Deepfakes, algorithmes, IA... Les nouvelles technologies n’inquiètent pas que les journalistes dans l’exercice de leur métier. On apprend que 83 % des citoyens français craignent qu’elles aient un impact dans la désinformation, comme les nombreux problèmes structurels, de type concentration des médias et développement des régimes autoritaires.

Comment informer à l’heure du soupçon ? Comment redonner confiance dans les médias ? C’est le vaste chantier de réflexion lancé, ce mardi 3 octobre, par les États généraux de l’information. L’idée : fixer des « règles du jeu » dans un univers médiatique en plein bouleversement.

Le but des États généraux de l’information

« Le but, c’est d’aboutir à un plan d’action » pour « garantir le droit à l’information à l’heure numérique », explique à l’AFP Christophe Deloire, délégué général de ce comité présidé par Bruno Lasserre (de la Cada, Commission d’accès aux documents administratifs).

Cela pourra passer par des mesures « législatives, fiscales, budgétaires », avec peut-être une modification de la loi de 1986 qui régit l’audiovisuel. Organisés par groupes de travail, les États généraux débuteront par « une phase de diagnostic jusqu’à la fin de l’année », avant « les propositions ». Ils s’achèveront « en mai-juin » 2024.

Qualité de l’information, financement du journalisme et indépendance, réseaux sociaux et intelligence artificielle… Le périmètre est large. Également au menu, la protection des sources des journalistes, un thème d’actualité propulsé sur le devant de la scène par la récente garde à vue de la journaliste Ariane Lavrilleux, après une enquête sur une mission de l’armée française en Égypte. La mission, maintenant, est d’éviter d’en faire un événement corporatiste, qui n’intéresserait que les journalistes.

VIDÉO - Egypte: incendie au QG de la police à Ismaïlia, 38 blessés

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