La confiance des Français dans les médias repart à la hausse

Le traitement de la guerre en Ukraine et de l’élection présidentielle française a joué un rôle dans ce regain de confiance envers les médias, après deux années marquées par la pandémie de Covid-19.

MÉDIAS - Malgré une méfiance toujours vive, il semble y avoir un certain regain d’intérêt pour l’actualité en France, comme le laisse penser le dernier baromètre annuel sur la confiance des Français dans les médias, publié lundi 23 janvier par le journal La Croix.

Principal fait marquant de ce baromètre réalisé depuis l’année 1987 : le regain d’intérêt des Français pour l’actualité après de longs mois où le Covid-19 s’était approprié une grande part de l’information nationale et internationale. Ainsi, 76 % des sondés, (comprenant 1 500 personnes majeures interrogées par internet ou téléphone selon la méthode des quotas) disent suivre l’actualité « avec un grand intérêt », contre seulement 62 % l’an passé.

« C’est le cinquième plus haut niveau en 35 ans », a d’ailleurs souligné Jean-Christophe Ploquin, rédacteur en chef de La Croix, lors d’une conférence de presse. Cette proportion reste toutefois moindre chez les moins de 35 ans (66 %).

Quatre sondés sur dix disent s’intéresser davantage à l’actu qu’il y a quelques années. Cela coïncide avec « une actualité riche en 2022 », en lien notamment avec la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle française après la période du Covid, a commenté Guillaume Caline, de l’institut Kantar Public, qui réalise ce baromètre.

C’est toutefois à nuancer par le fait qu’un sondé sur cinq (21 %) s’y intéresse moins qu’avant, et même un sur trois (33 %) chez les moins de 35 ans. Et la moitié des sondés (51 %) ressent « souvent de la lassitude » envers l’actualité, cette fameuse « fatigue informationnelle » pointée par plusieurs études ces dernières années.

Trop de Coupe du monde et d’Elizabeth II

Une fatigue vis-à-vis de l’actualité qui s’est particulièrement exprimée en 2022 avec la Coupe du monde de football au Qatar. 48 % des sondés estiment que la compétition sportive remportée par l’Argentine était un sujet dont les médias ont trop parlé durant l’année.

Le Mondial-2022 dépasse d’une courte tête le décès de la reine d’Angleterre (43 % des sondés). La pénurie de carburant arrive ensuite pour 40 % des sondés.

En revanche, les Français se sont montrés frustrés par le manque d’espace médiatique accordé au débat sur la fin de vie, selon le baromètre. 51 % jugent que les médias n’en ont pas assez parlé. Selon Guillaume Caline, cela montre « l’intérêt des Français pour les sujets susceptibles de les toucher directement ».

Quant au traitement de la guerre en Ukraine, un sujet qui a directement ou indirectement impacté de nombreux sujets de l’actualité en 2022, il suscite des avis partagés puisque 41 % pensent que les médias en ont parlé au juste niveau, contre 38 % qui estiment que les médias en ont trop fait.

La méfiance reste de mise

La confiance dans les médias progresse pour la première fois depuis plusieurs années : la radio et la télévision gagnent cinq points (avec 54 % et 49 % de Français qui leur font confiance), tandis que les journaux papier engrangent trois points (52 %).

Malgré ce jugement moins sévère que l’an dernier, la perte de confiance reste toutefois une tendance de fond. Plus de la moitié des sondés (54 %) pense que, « la plupart du temps, il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité ».

Par ailleurs, l’image des journalistes reste également dégradée. En effet, 59 % des sondés pensent qu’ils ne résistent pas aux pressions politiques et 56 % à celles de l’argent.

Pour autant, « ce réflexe de méfiance » existe surtout quand on considère les médias « de manière globale », en tant qu’« institution », a pondéré Guillaume Caline : « Pris isolément, c’est bien moins négatif ». Ainsi, parmi les sondés qui s’informent via les JT, 73 % leur font confiance. Cette proportion est aussi de 73 % pour la radio, 66 % pour les quotidiens nationaux mais seulement 46 % pour les émissions d’actualité et de divertissement à la télé et 40 % pour les influenceurs.

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