Conférence sur la Palestine interdite à Lille: Mélenchon dénonce un "abus de pouvoir" du préfet

Jean-Luc Mélenchon a déploré ce vendredi 19 avril sur BFMTV la double interdiction d'une conférence sur la Palestine à laquelle il devait participer à Lille, aux côtés de la militante franco palestinienne Rima Hassan, présente sur la liste des insoumis pour les élections européennes. Selon le leader de La France insoumise, le préfet du Nord doit être "sanctionné" pour "un abus de pouvoir"'.

Mercredi, l'Université de Lille, où la conférence devait se dérouler, a annoncé que celle-ci était annulée. Motif avancé: "les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats", dans le contexte de "l'escalade militaire, intervenue les 13 et 14 avril au Moyen-Orient", lors de l'attaque de l'Iran contre Israël.

Un préfet "désavoué", selon Jean-Luc Mélenchon

Entre-temps la conférence a été réorganisée dans une salle privée, mais la préfecture du Nord l'a interdit ce jeudi, faisant état d'un risque de "trouble à l'ordre public". Les insoumis ont néanmoins organisé un rassemblement en début de soirée, qui a réuni plusieurs centaines de personnes.

Pour mieux caractériser un "abus de pouvoir" du préfet, Jean-Luc Mélenchon prend appui sur les déclarations d'Emmanuel Macron et Gabriel Attal, qui ont "désavoué" le haut fonctionnaire, d'après lui. Le premier s'est dit "toujours favorable à ce que les gens puissent s'exprimer librement, quand bien même [il] combat leurs idées".

Le second, au micro de BFMTV, a déclaré: "chacun doit pouvoir s'exprimer". Tout en ajoutant néanmoins qu'il n'a "pas de raisons de remettre en cause les services de police et de la préfecture sur ce qu'ils anticipent comme possible débordements".

"Il doit être sanctionné pour cela"

Jean-Luc Mélenchon résume ainsi: "Ou bien le préfet est un menteur, c’est-à-dire qu’il a pris une décision en faisant comme s’il avait un ordre sur le sujet. Ou bien quelqu’un d’autre ment". Et de citer à titre Gabriel Attal ainsi qu'Emmanuel Macron.

Le triple candidat à la présidentielle tranche pour la première option, disant se "référer à la parole" du couple exécutif. En suivant cette version, "le préfet a fait un abus de pouvoir et dès lors, il doit être sanctionné pour cela", juge Jean-Luc Mélenchon.

Plus tôt, la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot s'en est pris directement à l'exécutif. L'élue du Val-de-Marne a dénoncé une "hypocrisie absolue" d'Emmanuel Macron, soulignant que "les préfets dépendent d'une autorité". "On en a parlé dans tout le pays, évidemment que ça remonte à l’Élysée, évidemment que ça remonte au ministère de l’Intérieur", a-t-elle estimé.

Article original publié sur BFMTV.com