Condamné pour diffamation envers Meloni, Roberto Saviano envisage de quitter l’Italie

“Vivre ici devient toujours plus compliqué. Il faudra que je me pose la question de savoir combien de temps je resterai encore dans ce pays, qui est en train de devenir de plus en plus autoritaire. […] Je suis en train d’envisager de partir à l’étranger.”

Ces déclarations, relayées par le site d’information Open, portent la signature de Roberto Saviano, auteur engagé contre la mafia et figure de l’intelligentsia italienne parmi les plus célèbres à l’étranger. L’écrivain napolitain a confié cette réaction pleine d’amertume aux médias italiens à la suite du verdict du procès qui l’opposait à la Première ministre, Giorgia Meloni.

La femme politique romaine avait attaqué Saviano en justice pour diffamation. “En 2020, [il] avait qualifié Meloni et Matteo Salvini [actuel vice-Premier ministre] de ‘salauds’ en référence à la mort d’un enfant migrant en Méditerranée et à la guerre de la droite contre les ONG”, rappelle le média en ligne. L’ancien ministre de l’Intérieur, chef de la Ligue, n’avait pas souhaité porter plainte, au contraire de Giorgia Meloni, qui, jeudi 12 octobre, a (partiellement) obtenu gain de cause.

Couverture de l’édition du 13 octobre du quotidien “Libero”.
Couverture de l’édition du 13 octobre du quotidien “Libero”.

Roberto Saviano a été condamné à payer une amende de 1 000 euros – le parquet avait requis 10 000 euros. Un chiffre que d’aucuns considèrent comme symbolique et qui s’explique par le fait que les juges ont reconnu que l’écrivain “a[vait] agi pour des motifs d’une haute valeur morale”, rapporte Open. Pour cette raison, la condamnation ne sera pas mentionnée dans le casier judiciaire de l’intellectuel.

Une menace “théâtrale” ?

S’agit-il donc d’une défaite ou au contraire d’une victoire morale pour Roberto Saviano ? Même la presse conservatrice est mitigée, à l’image de Libero Quotidiano, qui, sur sa première page, se plaint que l’écrivain ne doive payer “que 1 000 euros”, tout en considérant comme “théâtrale” sa “menace” de quitter l’Italie.

Quoi qu’il en soit, observe le quotidien romain Domani, l’affaire pourrait ne pas en rester là, “puisque les poursuites lancées par Meloni n’étaient pas les seules émanant de membres du gouvernement contre Saviano. Preuve en est, l’homme est actuellement en procès contre Salvini pour l’avoir qualifié par le passé de ‘ministre de la criminalité’”.

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