Quand le concombre de mer se prend pour Spider-Man

Quels sont les mécanismes permettant au placide concombre de mer de décocher son arme mortelle ? Des scientifiques chinois ont mené l’enquête.

Le concombre de mer cache une arme redoutable. Lorsqu'il est menacé, l'animal n'hésite pas à se débarrasser d'une partie de son anatomie interne ! Jaillissent alors de ses entrailles via son anus un entrelacs de fibres très collantes qui emprisonnent l'assaillant comme dans une toile d'araignée (à découvrir dans la vidéo ci-dessous). Si ces organes singuliers étaient connus depuis longtemps, au moins depuis que le naturaliste Georges Cuvier les décrivit en 1831, les "tubes de Cuvier" n'avaient pourtant jamais eu droit à une analyse plus approfondie. C'est désormais chose faite avec la publication d'une équipe chinoise dans la revue PNAS.

Lire aussiPourquoi la diversité des espèces animales et végétales est-elle plus importante au niveau de l'équateur ?

Une arme capable d'envelopper fortement un prédateur

Ting Chen, Chaoqun Hu et leurs collègues se sont plongés dans le génome de l'animal afin de mieux comprendre le fonctionnement de son système de défense original. Pour cela, ils ont choisi comme matériel d'étude, Holothuria leucospilota. Cette espèce appartient à la seule famille des concombres de mer, les Holothuriidae, dotée de cette capacité. Ils ont également mis à profit la microscopie électronique pour identifier les protéines fibreuses constitutives des tubes de Cuvier.

Capables d'envelopper et d'adhérer fortement à un prédateur, ces fibres se sont révélées être constituées de longues chaînes protéiques similaires à celles des soies du ver ou de l'araignée. Mais de manière intrigante, relèvent les auteurs, on retrouve également dans la structure une protéine spécifique à cet animal et qui s'assemble sous forme de plaques amyloïdes semblables à celles de certaines maladies neurodégénératives. Des structures solides et tenaces donc, et disposées de telles sortes qu'elles sont également adhésives. Tant et si bien que les Polynésiens avaient traditionnellement l'habitude d'en enrouler autour de leurs pieds pour marcher sur les coraux.

Lire aussiComment les super[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi