Un compte parodique affole le ministère des Affaires étrangères allemand

La ministre des Affaires étrangères allemande a bien du fil à retordre. Après le coup d’État du 26 juillet au Niger, Annalena Baerbock a dû s’adresser directement à son homologue nigérien. Non pour intervenir dans la crise que traverse actuellement le pays africain, précise la Süddeutsche Zeitung. Mais pour s’assurer qu’il n’avait pas pris au sérieux certains messages humoristiques publiés sur le réseau social X, anciennement Twitter.

“Après cet entretien, le ministère des Affaires étrangères est parti en croisade contre un ennemi somme toute relativement inoffensif”, assure le journal de gauche. Depuis début juillet, il doit faire face à un mystérieux “compte parodique créé au nom de la ministre écolo, qui se moque de sa politique étrangère féministe et de ses difficultés à parler anglais”.

Jusqu’à il y a peu, ce dernier possédait le badge bleu des comptes certifiés et twittait régulièrement des messages en lien avec les déplacements de la ministre. Lors d’une rencontre avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, il a par exemple fait un jeu de mots autour de l’expression beacon of hope [“lueur d’espoir”], en remplaçant le mot beacon par bacon pour critiquer une politique étrangère féministe qui serait un “bacon of hope for Turkey” [“lard d’espoir pour la Turquie”].

La provocation de trop

La publication de messages sur le coup d’État nigérien – dont un post en français indiquant “Salut, salut. Je suis Annalena. Vive la démocratie !” et des messages postés sous un vrai tweet officiel de la ministre – a été la provocation de trop. “Le ministère des Affaires étrangères s’est plaint du compte auprès des responsables de Twitter.” Le mystérieux compte a alors perdu son badge de certification, et a été contraint d’afficher le mot “parodie” dans son nom de profil.

Pour les autorités allemandes, une telle intervention devait permettre de clore le dossier. Mais, d’après la Süddeutsche Zeitung, c’est tout le contraire qui s’est produit. “C’est l’un des enseignements de l’effet Streisand : les institutions comme le ministère des Affaires étrangères devraient se dispenser de ce genre d’escarmouche.” Le compte incriminé semble en effet avoir gagné en visibilité et en popularité depuis l’intervention.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :