TOUT COMPRENDRE - Qu'est-ce que l'affaire Christian Horner, qui agite Red Bull et le monde de la F1

Alors que la F1 reprend ses droits ce week-end, avec le premier Grand Prix de la saison 2024 à Bahreïn, le paddock s'agite autour de ce qui est devenu "l'affaire Horner". Explications.

• Qui est Christian Horner?

Ancien pilote au parcours anonyme puis fondateur en 1997 de l'écurie Arden International, Christian Horner (50 ans) exerce la fonction de directeur d'écurie de Red Bull Racing depuis les débuts de l'écurie en Formule 1, soit 2005. Il est alors le plus jeune dirigeant à occuper ce poste dans le paddock (31 ans). Sous sa direction, après avoir notamment recruté le très réputé ingénieur aérodynamicien Adrian Newey, la firme autrichienne domine la discipline de 2010 à 2013 avec les quatre sacres mondiaux de Sebastian Vettel. L'équipe renoue avec le succès en 2021 avec le titre controversé de Max Verstappen, qui met un terme au règne incontesté de Mercedes.

Horner a été fait officier dans l'ordre de l'Empire britannique en 2013 par la reine Elizabeth II. À la ville, il est marié à l'artiste Geri Halliwell, ancienne membre du groupe Spice Girls.

• Que lui est-il reproché? Comment l'affaire a-t-elle été traitée par Red Bull?

À l'approche de la présentation de la nouvelle monoplace de Red Bull pour la saison 2024, le quotidien néerlandais De Telegraaf a révélé le 5 février que Christian Horner était accusé de "comportement inapproprié" au sein de l'entreprise autrichienne. Très peu de détails filtrent alors, mais le média précise que la plainte émane d'une collaboratrice dont l'identité est préservée. Sans reconnaître le motif de la plainte, Red Bull annonce l'ouverture d'une enquête indépendante "menée par un avocat spécialisé extérieur".

Christian Horner déclare "rejeter totalement ces allégations", toujours sans confirmer la teneur de ce qui lui est reproché. Durant le temps de l'enquête, le dirigeant britannique ne se met pas en retrait et assure même la présentation de la nouvelle voiture de l'écurie. Il assure "se conformer" et "collaborer pleinement" à l'enquête, qui lui vaut d'être entendu vendredi 9 février par l'avocat externe à l'écurie. Une audition qui aurait duré plusieurs heures.

• Dans quelles circonstances Horner a-t-il été blanchi?

Plus de trois semaines après l'annonce de l'ouverture de l'enquête, et à la veille du début à Bahreïn du premier week-end de course de la saison 2024, Red Bull annonce mercredi 28 février que Christian Horner est blanchi. Le communiqué est laconique, encore une fois sans le moindre détail concernant le motif de l'accusation. La maison mère de l'écurie se contente de préciser que "la plainte a été rejetée", que "l'enquête a été juste, rigoureuse et impartiale" et que la personne plaignante peut faire appel de la décision.

"Je ne peux pas vous donner d'autres commentaires, mais le processus a été mené et conclu", s'est satisfait Christian Horner, saluant au passage une unité qui n'a "jamais été aussi forte" dans les rangs de l'écurie.

• Comment ont réagi le paddock et les concurrents?

Avec le début des essais libres du GP de Bahreïn, l'affaire Christian Horner semblait vouée à s'éteindre. Mais la journée du 29 février relance les débats. D'abord avec des déclarations des directeurs d'écurie Toto Wolff (Mercedes) et Zak Brown (McLaren), qui déplorent un manque de transparence de la part de Red Bull.

"J'estime que nous ne pouvons pas vraiment regarder derrière le rideau mais au final, il y a une femme dans une organisation qui a parlé aux RH et a dit qu'il y avait un problème, qui a fait l'objet d'une enquête et hier, le sport a reçu un message disant que tout allait bien. Nous avons examiné la question. Je pense qu'avec la volonté d'un sport mondial sur des sujets aussi critiques, il faut plus de transparence", déclare Toto Wolff. "Il y aura encore beaucoup de spéculations car beaucoup de questions sont restées sans réponse sur l'ensemble du processus", déplore Zak Brown.

• Pourquoi un mail anonyme a relancé l'affaire ?

Le dernier rebondissement est venu peu après les déclarations de Toto Wolff et Zak Brown. Pendant que la deuxième séance d'essais se déroulait, de nombreux journalistes accrédités et des dirigeants de l'organisation de la Formule 1 ont reçu un mail anonyme avec un lien Google Drive menant à des supposés éléments matériels compromettants de la plainte. Le dossier comporte des captures d'écran de conversations WhatsApp, avec parfois des photos intimes. La prudence s'impose: l'authenticité de ces documents restait à vérifier, vendredi 1er mars.

Reste que Christian Horner a tenu à démentir une nouvelle fois les accusations le visant. Red Bull a également choisi de camper sur sa position discrète: "Il s'agit d'une affaire privée entre M.Horner et une autre personne et il serait inapproprié pour Red Bull de faire des commentaires à ce sujet."

Article original publié sur RMC Sport