On comprend mieux comment se forme un embryon humain

Les conclusions d'une nouvelle étude impliquant le CNRS, l'Inserm ainsi que l'Institut Curie, remettent en cause la manière dont on voyait depuis plusieurs décennies la formation d'un embryon.

C'est une découverte qui jette une nouvelle lumière sur les tout premiers temps de la vie humaine. Des chercheurs viennent de mettre en évidence les mécanismes par lesquels nos premières cellules s'amalgament en un tout : l'embryon. Il s'agit de "la première étude sur la mécanique de la morphogenèse de l'embryon humain", résume ce travail paru le 1er mai 2024 dans la revue Nature.

La capacité de chaque cellule à se contracter

On se place quelques jours après la fécondation. La rencontre entre le spermatozoïde et l'ovule a déjà donné lieu à une cellule-souche, qui s'est divisée en une dizaine d'autres cellules. Arrive alors le moment où ces cellules se rapprochent et s'agglutinent pour former un ensemble unique. L'embryon, à son stade le plus précoce, est là.

C'est seulement ensuite que les cellules se différencieront pour peu à peu faire apparaître des organes puis, peu à peu, une forme humaine. Cette toute première étape, dite "compaction", est donc cruciale. Elle fait l'objet de cette étude, principalement réalisée par la chercheuse Julie Firmin et impliquant le CNRS, l'Inserm ainsi que l'Institut Curie.

Ses conclusions remettent en cause la manière dont on voyait depuis plusieurs décennies la formation d'un embryon. On considérait que le principal mécanisme était celui par lequel les cellules se collent les unes aux autres, via l'adhésion de leurs parois. Or, selon cette étude, ce facteur ne joue qu'un rôle secondaire. Le plus crucial, c'est la capacité de chaque cellule à se contracter, un mécanisme par lequel elles se tirent les unes vers les autres. "Il faut imaginer une ronde de personnes qui se tiennent par la main" et qui se referme peu à peu, explique à l'AFP le chercheur Jean-Léon Maître, qui a chapeauté l'étude.

Des mécanismes semblables chez d'autres espèces

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont examiné les cellules de plusieurs embryons inutilisés lors de fécondations in vitro, et congelés à différents stades entre trois et cinq jours. P[...]

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