"Un comportement d’exclusion": Autain répond à Mélenchon après ses accusations de "sabotage"

Jean-Luc Mélenchon a dénoncé les critiques de Clémentine Autain sur le mouvement, dont "le profil depuis un an n’a pas permis d’engranger des forces et nous a coûté", selon elle. Alors que celui-ci avait suggéré son départ, la députée LFI déplore un "comportement d'exclusion".

Du "sabotage" au sein de La France insoumise à moins de quatre mois des élections européennes? Clémentine Autain se défend de tels faits face aux accusations portées par Jean-Luc Mélenchon, qui a pointé ses "coups dans le dos en période de campagne électorale" dans un message sur une boucle Telegram des insoumis, révélé par l'Obs le jeudi 8 février.

Interrogée par France 5 ce lundi 19 février, la députée insoumise renvoie la responsabilité au leader de LFI, avec lequel les désaccords sont publics depuis des mois.

"Le procès en sabotage aujourd'hui me semble vraiment être une manière de ne pas être au rendez-vous de la campagne qui nous attend des européennes", lâche-t-elle.

"Nous exclure de tout"

Avant d'appeler à se "rassembler", "plutôt que de passer son temps à expliquer que ce serait mieux si on était dehors ou à nous exclure de tout, ou à nous envoyer des noms d’oiseau". Une référence claire à la teneur du message de Jean-Luc Mélenchon évoqué plus haut. Dans celui-ci, l'insoumis en chef suggère également un départ de l'élue de Seine-Saint-Denis, tout en sous-entendant un manque de jugeote:

"Partir serait mieux, plus honnête, plus respectueux humainement. Donc hors de portée."

Des "débats stratégiques doivent avoir lieu"

Au préalable, Clémentine Autain avait renouvelé des critiques qu'elle formule depuis des mois, au micro de France Info vendredi 2 février. "Le profil de La France insoumise, depuis un an, n'a pas permis d'engranger des forces. Et effectivement, nous a coûté, oui je le crois", avait-elle dit, citant "certains positionnements, du clash" et des "manques parfois à [son] sens de solennité".

L'élue de Seine-Saint-Denis est rangée au rang des "frondeurs" du parti, au même titre que François Ruffin, Alexis Corbière ou Raquel Garrido. Comme elle, ils n'ont pas été retenus dans la direction insoumise en décembre 2023 et n'hésitent pas à faire savoir leurs différences, que ce soit sur la gestion de l'affaire Quatennens, la stratégie concernant la réforme des retraites ou encore la qualification ou non du Hamas comme un mouvement "terroriste".

"Il y a des débats stratégiques et ces débats stratégiques doivent avoir lieu parce que la situation est complexe, elle appelle à un haut niveau de responsabilité, donc il faut pouvoir discuter", souligne Clémentine Autain sur France 5. Elle met en exergue deux enjeux:

"Empêcher que la macronie et ses successeurs continuent à nuire et barrer la route à Marine Le Pen."

Avant de faire passer, une nouvelle fois, le message: "Ce qui est un frein au développement de La France insoumise est d’avoir un comportement d’exclusion et de ne pas supporter qu’il y ait des débats." 

Article original publié sur BFMTV.com

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