Commotions cérébrales dans le rugby : « C’était comme une déconnexion totale »

D’après une étude de 2021, un joueur de rugby professionnel sur deux présente un changement de son volume cérébral en raison des impacts reçus à la tête pendant sa carrière.  - Credit:DAMIEN KILANI / DK Prod / DPPI via AFP
D’après une étude de 2021, un joueur de rugby professionnel sur deux présente un changement de son volume cérébral en raison des impacts reçus à la tête pendant sa carrière. - Credit:DAMIEN KILANI / DK Prod / DPPI via AFP

« J'ai une quantité limitée d'énergie cérébrale par jour. » Ces mots sont ceux de Carl Hayman, une déclaration qui fait froid dans le dos. L'ancien All Blacks a donné de ses nouvelles le 19 avril dernier à l'AFP, lui qui avait annoncé fin 2021 souffrir de démence précoce. Un trouble neurologique qui peut potentiellement, comme la perte de mémoire, être dû à la répétition de chocs à la tête sur le terrain.

Comme le révélait L'Équipe, le pilier fait partie de la quinzaine de sportifs qui a déposé fin 2022, un recours contre les instances du rugby (la fédération et la ligue) pour manquement à leurs obligations de sécurité et d'information sur le sujet, notamment, des commotions cérébrales.

Des anomalies chimiques

Pour mieux comprendre ce traumatisme, David Brauge, neurochirurgien à Toulouse, nous l'explique : « Il s'agit d'un impact à la tête, celui-ci entraîne une onde de choc qui se propage dans le cerveau, cela se traduit par l'apparition de symptômes neurologiques, le plus évident est le KO. Le joueur peut également être confus, répéter la même chose et avoir un comportement de jeu inapproprié. Il n'y a pas de lésion ou de saignements dans la tête, les neurones ne sont pas détruits. En revanche, suite à ce choc, il y a un tas d'anomalies chimiques qui apparaissent. Elles vont mettre plusieurs heures, plusieurs jours à se corriger. »

Mais alors quel est le danger ? « Nous nous sommes aperçus que cela peut poser des problèmes si ces chocs se répètent alors que [...] Lire la suite