Commémorations du D-Day : et pour finir, la République

Emmanuel Macron, quelques instants avant son discours à Bayeux, le 7 juin.  - Credit:Jacques Witt/SIPA / SIPA / Jacques Witt/SIPA
Emmanuel Macron, quelques instants avant son discours à Bayeux, le 7 juin. - Credit:Jacques Witt/SIPA / SIPA / Jacques Witt/SIPA

Devant la préfecture de Caen, où, dans la journée d'Emmanuel Macron comme dans ce journal de bord, tout commence, le conseiller Mémoire du président s'approche de moi, le regard tourné vers son smartphone, s'arrête, s'exclame : « La France renaît par la nation ! » Il sourit, lève les yeux dans ma direction : « Ah, vous verrez le discours de Bayeux, ça sera quelque chose. La France d'Emmanuel Macron, sa vision de la France, tout y sera : la République avant la République, la France millénaire. Tout ! »

Une heure plus tard, à Bayeux, dans la perspective de la sous-préfecture, sous un soleil fin, élégant, légèrement humide, le président prononce cette phrase : « La France renaît par la force de l'État. » Tout le monde l'a entendue, y compris Clemenceau qui, depuis sa tombe, a probablement ouvert un œil. La Révolution, la Convention, la République : le président réveille la France et lui rappelle qu'elle n'est pas qu'une idée, à savoir une tête, mais aussi un corps, à savoir une substance. La physique prend le dessus sur la métaphysique. En écho au discours qu'avait prononcé ici même le général de Gaulle, il évoque une « histoire millénaire », qui n'est pas un miracle, mais « le fruit d'une volonté ». Il conclut et, chose inouïe, les cloches de l'église résonnent au même moment. Il n'est pas inutile, en politique, d'avoir de la chance.

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